Auguste CAMY (mort en 1922)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1903). Ingénieur civil des mines.


Publié dans le Bulletin de l'association des anciens élèves de l'Ecole des Mines (1923)

Les obsèques de notre camarade Camy, directeur des Mines de fer du Fil-Fila (Algérie), ont eu lieu à Philippeville. Y assistaient avec la famille, M. de Franclieu, directeur général de la Société ; M. Falleur, secrétaire général ; M. l'ingénieur du service des mines de Constantine, le camarade Boyer, directeur des mines de Rouina, les chefs mineurs et le personnel de la mine et de nombreux amis, ainsi que les principales personnalités de la localité.

Discours de M. de Franclieu :

Mon cher Camy,

Je ne puis vous laisser partir sans vous adresser un dernier mot d'adieu au nom du conseil et de tout le personnel de la Société : nos regrets sont d'autant plus vifs que votre haute intelligence était douée de tous les dons suffisants pour mener à bien la tâche ardue qui vous était dévolue : nous aurions été heureux de voir le succès couronner vos efforts et nous sommes convaincus qu'ils porteront leurs fruits.

Vous avez souvent douté de vous-même par excès de conscience : vos chefs et vos collaborateurs n'on ont jamais douté et votre droiture de caractère vous avait attiré l'estime et l'affection de tous.

Nous voudrions que les regrets et le souvenir que vous laissez parmi nous adoucissent la douleur inconsolable de la compagne qui partageait avec tant de dévouement votre vie de labeur. Que l'espoir de vous revoir un jour la soutienne ! Vous, mon cher Camy, nous vous disons au revoir.

Extrait du discours de M. Falleur :

Mon cher Camy.

Je me fais l'interprète du conseil d'administration pour apporter ici un suprême hommage à votre mémoire respectée.

Nous avons devant nous la dépouille mortelle d'un homme qui est mort victime de son devoir. Il appartient à cette rare élite pour qui le dévouement absolu à l'œuvre entreprise passe au-dessus de toute autre cousidération. La guerre déjà, où il s'élait brillamment distingué dans les postes de première ligne, depuis le premier jour jusqu'au dernier, l'avait vu se livrer entièrement à son patriotisme farouche et c'est dans cette épreuve qu'il reçut ce terrible ébranlement nerveux qui devait l'emporter.

Auguste Camy laisse derrière lui une carrière féconde et sans tache. Sorti de l'Ecole des Mines de Paris en 1906, il occupa successivement différents postes et y déploya ses hautes qualités d'énergie, d'activité et de tres vive intelligence. Estimé par ses chefs, aimé de ses subordonnés, malgré une rudesse extérieure qui masquait une grande bonté de cœur, respecté de tous, un avenir brillant s'ouvrait devant lui. Pourquoi, mon cher Camy, les amis et l'affection de votre compagne si dévouée et si courageuse n'ont-ils pu vous retenir ?

Reposez en paix, mon cher Camy, votre œuvre reste et dira à tous ceux qui vous suivront l'homme que vous étiez. Nous qui vous avons connu, nous emportons, vivace dans notre mémoire, le souvenir d'un esprit d'élite et d'un grand cœur. Adieu.

Suivaient : les discours de M. Boyer, camarade de l'Ecole des mines de Paris, et de l'ingénieur des mines de Constantine.