Jean DELRIEUX (1925-2001)

Né le 19/4/1925.

Ancien élève de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne (Promotion 1945). Ingénieur civil des mines


Mines, Revue des Ingénieurs, mai/juin 2002

Jean Delrieux est décédé le 2 décembre 2001 à son domicile de Saint Rémy de Provence et repose dans le caveau de la famille Leroy, sa belle famille.

Né à Cusset où son père enseignait les mathématiques, il entre à l'Ecole en 1945 (son frère Jacques entrera à Centrale l'année suivante). Il suit aussitôt le Groupe de montagne à la Croix de Belledonne et au Mont Aiguille, puis aux séjours de ski ; il y noue de solides amitiés qui l'accompagneront toute sa vie. Il choisit la Mure pour son stage "ouvrier", d'où il fait des ascensions à l'Obiou et en Oisans, puis les Potasses d'Alsace en 1947, non sans parcourir les Vosges à bicyclette, et il clôture sa scolarité par un voyage d'études au Maroc, suivi d'un séjour à la Bérarde, jusqu'à la Pointe des Aigles (par l'arête ouest) et au Glacier Carré, au flanc sud de la Meije.

Embauché d'abord au CEA, mais arrêté par la maladie, il passera quelques mois chez Philips avant de se fixer à l'Electro-Réfractaire en 1952, où il va faire toute sa carrière. Pourquoi Philips ? c'est que, pendant sa convalescence, il a étudié la radioélectricité et construit un appareil de télévision avec lequel il capte les émissions parisiennes, trois fois plus loin que la portée théorique des émetteurs de l'époque, une belle manifestation de ses capacités de précurseur.

Avec l'Electro-Réfractaire, il prend des brevets, dès 1957 sur la fabrication et le moulage des blocs coulés, puis sur les produits nouveaux du système MgO, CrO, AlO ; ses publications le font connaître dès 1963, sur la fracturation thermique et les procédés d'étude et d'essai des réfractaires électrofondus, sur l'évolution thermique de la magnésio-wüstite, puis en allemand sur les gaz des coulées métallurgiques et la pollution qu'ils engendrent. Elles lui vaudront l'estime de savants métallurgistes français, puis une renommée internationale dans son domaine, qui le conduit maintes fois aux Etats-Unis et au Japon, un pays dont la culture le fascine.

Il s'est marié en 1953 avec Henriette Leroy, décédée accidentellement, puis avec sa soeur Marguerite-Marie, qui prend en charge l'éducation de son fils Didier, aujourd'hui informaticien et père de deux enfants. Du Pontet il déménage pour Saint Rémy, où il construit et aménage sa maison, le Mas du Mineur, occasion de déployer ses talents dans tous les métiers de la maison et du jardin, sans jamais oublier l'informatique.

Retraité en 1984, il se consacre à l'histoire locale et traduit ses études en conférences à l'Escolo dis Aupiho, l'école des Alpilles, souvent avec son beau-frère Pierre Leroy . Il a deux petits enfants qui meublent ses joies de grand-père, surtout après l'accident vasculaire qui l'a privé de sa mobilité pendant ses deux dernières années. Et il n'oublie jamais la tradition des mineurs puisqu'il institue chaque année la Sainte Barbe en fête de famille ; coïncidence, c'est aussi en 2001 ce 4 décembre que nous l'avons suivi au cimetière.

Pierre DUFFAUT et Pierre HEITZ (Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne (Promotion 1945).