Victor DEPEGE (1913-1998)

Né le 26/2/1913.

Ancien élève de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne (Promotion 1933). Ingénieur civil des mines


Mines, Revue des Ingénieurs, janvier 1999

Notre camarade Victor DEPEGE nous a quittés le 1er octobre, avec la discrétion que lui connaissaient bien ses amis. Sa fin fut soudaine, elle était toutefois redoutée de ses familiers, au courant de son état de santé ; mais, par égard pour ceux qui l'approchaient, il prenait soin de minimiser ses maux ou évitait de les évoquer. Avec sa disparition, notre promotion se trouve une nouvelle fois douloureusement touchée.

Sa générosité et sa bienveillance naturelles, très éprouvées dès son jeune âge par la mort prématurée de sa mère, étaient connues et appréciées de chacun. Elles s'exerçaient dans l'amitié, au sein de la promotion et particulièrement au coeur d'un de ces groupes de camarades qui se constituent, au gré des affinités et des contacts qu'offrent les sorties en commun, les voyages d'étude, les stages, les activités sportives. Car s'il a aimé et pratiqué intensément la chasse, à laquelle l'avait initié son père, peu de camarades ont su ou se souviennent qu'il aimait passionnément le rugby et qu'il fut du petit nombre de ceux qui constituèrent une équipe de l'Ecole, dont il faut reconnaître que la carrière fut éphémère et les résultats modestes.

Ses études secondaires se sont déroulées à St-Amand-Montrond, dans le Cher, sa taupe au lycée Saint Louis à Paris. Sous-lieutenant de réserve à la sortie de l'Ecole, préparé à sa futur affectation aux Armées par son passage à l'Ecole Militaire et d'Application du Génie à Versailles et au 18e régiment du Génie à Nancy, c'est en 1937 qu'il commença vraiment, aux Mines Domaniales de Potasse d'Alsace, une carrière d'ingénieur qui allait être longue et fertile. Après les jours sombres des hostilités, au cours desquels, devenu lieutenant, sa conduite lui valut la Croix de Guerre, il consacra, de façon notable son activité de mineur au sein des Houillères près de Valenciennes. Puis, il retrouva enfin les Mines de Potasse dans cette Alsace à laquelle il allait s'attacher profondément.

Il était en dernier lieu Ingénieur en Chef du Fond lorsque lui furent confiées la Direction de Cocentall, puis en avril 64, la Direction Générale de la Compagnie des Potasses du Congo, création conjointe de l'Entreprise Minière et Chimique (EMC), du Bureau de Recherche Géologiques et Minières (BRGM) et de la Société des Pétroles d'Afrique Equatoriale, avec la participation du Gouvernement Congolais, compagnie qui, sur les rives de l'Atlantique, non loin de Pointe Noire, avait pour objectif l'exploitation d'un gisement de potasse et réalisa à cet effet sondages, puits et bâtiment d'extraction, installations de traitement du minerai et de desserte.

De retour aux Mines de Potasse, son expérience, sa compétence, sa bienveillance le portèrent à la Direction des Services techniques et à l'ensemble des fonctions intéressant le personnel et les ressources humaines, pour devenir en décembre 1971, membre du Directoire, fonction qu'il assura jusqu'à sa retraite en 1974.

Il s'était retiré à Vaux le Pénil, où, dans le cadre accueillant de cette agréable région de Seine et Marne, il fut l'objet de l'affection et des soins attentionnés de Monique, son épouse. Dans cette ambiance, il aimait à se rappeler les lieux de son enfance : GRESSAT dans la Creuse et SAINT AMAND MONTROND, auxquels il associait avec ferveur ses grands parents et parents. Que cette évocation d'une vie bien remplie puisse apporter réconfort et consolation aux siens et à tous ceux à qui il fut cher.