Guy LAMBERT de FRONDEVILLE (1917-2008)

Guy-Jean-Michel LAMBERT de FRONDEVILLE est né le 12 mars 1917 à Evreux (Eure) et décédé le 29 avril 2008. Il est le fils de Henri LAMBERT, marquis de FRONDEVILLE (1884-1971) et de Odette de GROSOURDY de SAINT-PIERRE. Il se marie en 1947 à Jacqueline de MALLERAY (8 enfants dont 2 décédés en 2008).

Après des études à l'Institution Sainte-Marie-de-Monceau et au Collège Stanislas à Paris, il devient élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1938), et de l'Ecole des mines de Paris (entré en 1942 et sorti en 1944 classé 1 sur 2 élèves du corps envoyés suivre des cours à l'Ecole des mines de Saint-Etienne du 1/10/1942 au 1/11/1943). Corps des mines.

Il participe à la "drôle de guerre" du 2 septembre 1939 au 21 juin 1940. Il est alors fait prisonnier, emprisonné aux Offlag VI D et IV C, et s'évade le 17 décembre 1941.

Il entre alors comme ingénieur-élève à l'Ecole des mines de Paris, qui l'envoie en stage en Tunisie, Algérie et Maroc. De retour en France en octobre 1942, il est envoyé suivre des cours à l'Ecole des mines de Saint-Etienne. Il prend alors des contacts avec la résistance.

Un arrêté du Ministre de la Production industrielle et des Communications du 15/12/1943 le nomme rétroactivement ingénieur ordinaire de 3ème classe à titre provisoire au 1/10/1943.

Il est alors affecté comme Ingénieur des mines à Saint-Etienne à la place de Jean JENN (X 1938 alors muté à Lyon) comme chef du sous-arrondissement de Saint-Etienne Sud sous les ordres de l'ingénieur en chef André BOUILLOT, du 1/12/1943 à 1945.
Pendant cette période, il n'est pas à son poste. En effet, il est dans les FFI du 1er octobre 1943 au 26 août 1944, puis il participe encore à la résistance FFC (réseau Vélite Thermopyles, où il est chef régional Lyon) jusqu'au 9 mai 1945 (99e R.I. Alpine, 27e DIA). Il est nommé capitaine de réserve d'artillerie à compter du 1er juin 1945 (décret du 26 mai 1945).

Après guerre : Il est détaché du corps des mines auprès du Commissariat Général aux Affaires Allemandes et Autrichiennes, pour devenir chef du Service des mines en Sarre, et adjoint au Directeur de la Production industrielle pour la zone française d'occupation en Allemagne, à Baden-Baden et à Sarrebrück (1945-1948). A Baden-Baden, il s'occupe plus spécialement d'énergie sous l'autorité du directeur de la Production industrielle (Albert DENIS), tandis qu'à Sarrebrück il supervise le Service de contrôle des mines. Cette affectation était demandée par Emile LAFFON, Administrateur général de la zone d'occupation française en Allemagne qui était l'adjoint du Général d'armée KOENIG, commandant en chef français en Allemagne.

Il est rappelé à Paris et réintégré dans le corps des mines le 1/12/1948. Théodore KAAS (1917-2013 ; X 1936 corps des mines) lui succède à Sarrebrück.

1/1/1949 : promu ingénieur en chef des mines. A l'époque, le corps des ingénieurs des mines comprenait 21 ingénieurs généraux, 40 ingénieurs en chef, 75 ingénieurs (dont 5 de 1ère classe, 10 de 2ème classe et 60 de 3ème classe), ainsi que de quelques ingénieurs-élèves.

Le 1/1/1949, il est nommé au Comité interministériel pour les questions de Coopération économique européenne, qui est rattaché directement à la Présidence du Conseil. Il est mis à la disposition de la Direction des Relations Economiques Extérieures (DREE) jusqu'au 1/1/1951, chargé des travaux se rapportant au Plan Marshall et Secrétaire permanent de la Commission des approvisionnements. Son successeur à la DREE fut Pierre MOUSSA, inspecteur des finances.

A compter du 1/1/1951, il est détaché comme ingénieur en chef Adjoint au directeur des Travaux publics de Tunisie et chef du Service des Mines, de l'Industrie et de l'Energie (1951-1956). Il succède dans ce poste à Henri NICOLAS (X 1935 corps des mines). Dans ce poste, Guy de FRONDEVILLE s'intéresse particulièrement à la recherche de pétrole en Tunisie, et donne des conférences sur le sujet. Il demande à revenir en France le 31 mars 1956, probablement afin de ne pas être mis en position "hors cadre" en vertu de la nouvelle Loi 55-366 du 3 avril 1955.

Au cours du séjour en Tunisie, il pratique la plongée et l'archéologie sous-marine. Il mène une campagne de fouilles en 1953-1954 sur l'épave de Mahdia. Il publie en 1956 le livre Les visiteurs de la mer.

Il est nommé Chef du service de l'Economie de guerre au Secrétariat général de Défense nationale (1956-1958). L'arrêté de nomination était signé par le Président du Conseil, Guy MOLLET, et la rémunération était "hors échelle B" de la Fonction publique.

A compter du 1/1/1958, il est mis en disponibilité, d'abord pour 5 ans, en qualité de Directeur général de SEDIA : Institut pour l'étude et le développement de l'industrie en Algérie (1958-1963)

Sa disponibilité n'est renouvelée qu'une seule fois, pour un an. Il démissionne du corps des mines au 1/1/1964 (décret du 27 avril 1964, J.O. du 3 mai 1964), avec le grade d'ingénieur en chef.

Il se recase ensuite comme Délégué général adjoint (1963) puis Délégué général (1964-1969) du Syndicat de l'industrie cotonnière française

Il est ensuite Directeur général de FINEXTEL (1970-1982) dont il devient président (1981-1982) puis président d'honneur : cette société s'occupait de financer les télécommunications françaises, et était cotée à la bourse de Paris dans le SBF 80.

Officier de la Légion d'honneur.


Début 1945, la Direction des mines et d'autres administrations s'évertuaient à rappeler les fonctionnaires qui étaient encore dans la résistance. Le directeur des mines au Ministère de la production industrielle, Georges PARISOT, lui propose un poste à Alger, et le chef du Service des mines du Ministère des colonies, Pierre LEGOUX, lui propose un poste à Dakar [la lettre mentionne André SAVORNIN (X 1925 ; corps des mines) et Daniel BONNAULT]

Décret de nomination de Frondeville à Tunis. La logique du protectorat était respectée, les décrets n'avaient même pas à être signés par le Bey !

Attribution de bonifications d'ancienneté pour services de résistance

La Loi 51-1124 et la Loi 52-843 ont permis d'attribuer des bonifications d'ancienneté pour services de résistance à des fonctionnaires. C'est ainsi que des ingénieurs du corps des mines ont obtenu de telles bonifications :

Les majorations incluaient 4/10 du temps passé en captivité.

Elements de notation du corps des ingénieurs des mines en 1953 :

L'étude du dossier de Guy de FRONDEVILLE nous apprend également comment étaient notés en 1953 les ingénieurs du corps des mines :

La note sur 20 comprenait 8 composantes :

  • Aptitudes physiques : coeff. 1
  • Connaissances professionnelles : 3
  • Ordre : 2
  • Activité : 3
  • Organisation : 2
  • Commandement : 3
  • Jugement et bon sens : 3
  • Rapports avec les autorités extérieures et les assujettis : 3
    Total des coefficients : 20
  • L'ordre de mission original de Guy de Frondeville pour l'Algérie et le Maroc, en 1942, dans la France occupée