Charles Joseph Emile LAMBERT (1793-1876)

Les informations de cette page ont été fournies par le Capitaine John Aston de Winchester, dont l'épouse est une descendante directe de Charles Joseph Emile LAMBERT.

Charles Joseph Emile LAMBERT est le fils de Joseph Mattieu LAMBERT et de Charlotte JOACHIM. Né le 31 décembre 1793 à Bruchal (Grand-Duché de Berg), près de Lauterbourg (France). Mort le 4 août 1876 à Alltyferin près de Carmarthen (Pays de Galles).

L'ancêtre, Charles LAMBERT, était aubergiste à Lauterbourg, et décéda en 1735.
Le fils de celui-ci, Charles Antoine, apothicaire et maître de poste, fut maire de Lauterbourg en 1757. Charles-Antoine et Sylvie MÜSSEL eurent 6 enfants dont 3 garçons :

  • Louis, l'aîné, licencié en médecine et pharmacien en chef de l'hôpital civil de Lauterbourg, publia une remarquable "Flora Lauterburgensis" ;
  • Philippe-Charles (1753-1835) épousa Elisabeth de MAZARDE, créa la cristallerie de Sèvres et devint maire de Sèvres.
  • Le cadet, Joseph Mattieu, le père de Charles Joseph Emile, dont nous allons parler maintenant.

    Joseph Mattieu LAMBERT (1759-1822) était jusqu'en 1789 docteur en médecine puis a siégé au Conseil souverain d'Alsace. De juillet 1790 à Octobre 1791, il fut membre du directoire du Bas-Rhin, date à laquelle il fut élu député à la Constituante. Il s'enfuit en Bavière (1793), puis on le retrouve en Suisse. De retour à Lauterbourg, il est conseiller général du Bas-Rhin de 1800 jusqu'à sa mort et Commandant de la Garde Nationale, il fut, de mai à août 1814, sous-préfet de Lauterbourg. A la fin de sa vie, il était juge de paix à Lauterbourg, membre du Conseil général du Bas-Rhin, chevalier de la Légion d'honneur. Religion catholique.

    Joseph Mattieu avait 2 fils : Charles Joseph Emile LAMBERT dont il est question dans cet article, et André-Eugène (1797-1854). Ce dernier, pharmacien, fut conseiller général et juge de paix à Lauterbourg. De son mariage avec Elizabetha MEYER, il eut des enfants : Charles François LAMBERT (1826-1883), qui devint conseiller général à la mort de son père, puis maire de Kientzheim (Haut-Rhin), et Anne Françoise Reine Eugénie qui épousa François CAMILLE, baron de SALOMON (1819-1861), avocat, conseiller général du Haut-Rhin, maire de Blotzheim. Les enfants de ces derniers : Marie de SALOMON épousa Pierre Albert de la LANCE, officier des hussards ; et Marie Caroline de SALOMON épousa Georges Joseph de DIESBACH, comte du Saint-Empire (et fils du 7ème comte de DIESBACH TORNY), qui fut lieutenant-colonel de l'armée suisse. La famille de DIESBACH est restée longtemps implantée à Blotzheim, mais on la retrouve maintenant dans la région parisienne.


    Lambert a quitté la France en 1816, s'est marié à une écossaise et a pris la nationalité britannique. Il a ensuite fait fortune au Chili puis au Pays de Galles, dans les mines de cuivre. Il a laissé une fortune d'environ 1 million de livres à ses descendants.

    Charles Joseph Emile LAMBERT épousa Janet SPEARS (1801-1859) le 12 février 1825 à St. James, Westminster. C'est une écossaise dont il avait fait la connaissance lors d'un séjour en France, le 16 juillet 1824, et qu'il dit avoir embrassé la 1ère fois le 15 août. Elle meurt à Londres le 10 janvier 1859.
    Aucun de leurs descendants actuels ne s'appelle plus LAMBERT.

    Charles Joseph Emile LAMBERT est un ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1812) et de l'Ecole des mines de Paris (entré classé 1 sur 2 élèves, l'autre étant Despine). Corps des mines.


    Lambert était apparemment trè doué en langues vivantes. Né dans une région totalement germanophone, il fait ses études en français, qui s'achèvent en 1815. La motivation de son départ au Chili n'est pas connue, mais est probablement voisine de celle du départ de son camarade Despine pour l'Italie : manque de perspectives d'avancement dans le corps des mines, et délabrement de la France à la fin des guerres napoléoniennes. Après un voyage d'études en Angleterre début janvier 1816, il part de Brest le 18 mars 1816 pour Rio de Janeiro, puis pour le Chili. Il fait une expertise sur une question minière (octobre 1817), fait des aller-retour en Europe.

    En 1825, il signe un contrat en janvier comme directeur de la Chilian Mining Association (CMA), une société chilienne qui appartient à des anglais. Il se marie, et il part avec sa femme et deux directeurs de la société le 20 avril. A la suite d'erreurs de navigation, ils sont obligés d'improviser un itinéraire à travers la Cordillière des Andes, et n'arrivent à Santiago que le 2 septembre. Lambert se rend alors dans le Coquimbo.

    Il commence à travailler à La Serena, en compagnie de Mr CAMERON commissionné comme lui par la CMA ; ces deux hommes vont beaucoup se disputer pendant les mois suivants. Lambert commence à travailler à Norte Chico. Plus tard il s'implante à Copiapó. C'est là qu'il reçoit, le 1er décembre 1826, la notification de sa séparation de la CMA. Il s'ensuit une série d'actions en justice.

    Charles LAMBERT, le premier fils, naît à Copiapó le 5 juin 1826.

    Grâce aux indemnités de séparation qu'il reçoit de la CMA, LAMBERT peut commencer sa propre entreprise. Le 30 avril 1827, il quitte Copiapó pour La Serena, où il s'intéresse à la production de sel, et démarre la construction d'une maison familiale à Charaga de la Pampa.

    Sa fille, Margaret LAMBERT, naît le 6 octobre 1827.

    En avril 1828, LAMBERT contacte Bernard SOLAR afin d'extraire du cuivre à Guamalata, près de la future ville de Ovalle. Ce gisement donnera d'excellents résultats.

    Robert LAMBERT naît le 27 mars 1829.

    Vers 1830, les mines de cuivre de la région de La Serena ne produisaient plus d'oxydes, le "métal de color", mais plus que des sulphides, que les exploitants locaux ne savaient pas transformer en métal. Lambert avait un procédé pour ces "bronzes". Il a attendu que les propriétaires ne paient plus la redevance annuelle au gouvernement, qui a mis alors les mines aux enchères. C'est ainsi que LAMBERT pu acheter plusieurs mines dont El Brillador, El Esmeralda et d'autres.

    En 1830, LAMBERT achète sa mine la plus fameuse, El Brillador, dans des collines à 30 km de La Serena, et il installe des fourneaux le long de la rivière Elqui. Cette exploitation devait se poursuivre jusqu'en 1911. A cause de la guerre de Crimée, la France ne pouvait plus se procurer de cuivre russe, ce qui a fait grimper le prix du cuivre. La société de Henry BATH de Swansea transporte par bateaux le minerai vers l'Europe.

    Hélène Elisabeth LAMBERT naît le 16 février 1834.

    En 1837, LAMBERT fait un important voyage en Europe, où il recrute Ignacio DOMEYKO, qui, devenu par la suite le personnage le plus important du système éducatif du Chili, fait nommer LAMBERT professeur de mathématiques à l'Université du Chili en 1848.

    En 1851, LAMBERT doit faire face à une rébellion à La Serena. Il quitte alors le Chili et laisse son fils aîné à la tête de l'entreprise locale.

    Arrivé en Angleterre, il s'établit à Swansea (Pays de Galles) où il marie trois de ses enfants avec ceux de Henry BATH, un armateur gallois. Hélène Elisabeth LAMBERT épouse William Penrose MARK.

    LAMBERT achète des terres près de Port Tennant et crée une société de construction qui sera dirigée ultérieurement par son fils Charles Joseph et son gendre Edward BATH. Cette société, qui emploiera jusqu'à 350 ouvriers, fera ultérieurement faillite.

    Lambert meurt en 1876 à Alltyferin, le domicile de sa fille Margaret veuve depuis peu et de son gendre déja disparu Henry James BATH. Il laisse son entreprise ainsi que 250.000 Livres à son fils aîné Charles, et 100.000 Livres à ses 3 autres enfants.


    Charles Joseph, fils aîné du précédent, épousa une anglaise, et acheta un grand bateau, Wanderer, avec lequel il fit le tour du Monde. Il est mort sans enfants.

    Robert (Bob) Lambert, le 2ème fils, épousa Maud Woodhouse, et eut un fils, Charles James (Joe) qui n'eut lui-même pas de descendant. Bob est mort alcoolique.


    Joseph Mattieu LAMBERT (1759-1822), député, médecin, sous-préfet, avocat, père de Charles Joseph Emile
    Physiotrace par Quenedy, coll. Cabinet des Estampes, Strasbourg

    Mis sur le web par R. Mahl

    Philippe Charles LAMBERT , frère de Mattieu, s'associe avec le sieur Boyer pour obtenir la concession d'une maison et de terrains dans la parc de Saint-Cloud, sur le domaine du Duc d'Orléans, afin d'y établir une cristallerie. Dès 1782, un mémoire de l'Académie des sciences atteste de la qualité de ses produits. Il utilise la méthode anglaise de chauffage des fours au charbon pour préparer du cristal dans des creusets couverts. En 1783, Louis XVI acquiert le domaine de Saint-Cloud pour son épouse Marie-Antoinette, qui accorde son parrainage à la nouvelle cristallerie, qui devint la "Manufacture des cristaux de la Reine". L'usine est bientôt transférée près du Creusot, à Montcenis (1787) pour améliorer sa rentabilité. Lambert se sépare de Boyer en 1789 et revient à Sèvres. Il fait alors des recherches sur la faïence fine et les émaux, créant une nouvelle manufacture à Sèvres avec plusieurs associés pour fabriquer des théières, des vases, de la marque Lambert & Cie. Quoique la manufacture ne fonctionne que peu de temps, Lambert poursuit ses recherches jusqu'à la fin de sa vie, aussi bien sur la fabrication des émaux que celle du verre dit "cristal anglais" et notamment des verres de lunettes que seuls les anglais savaient fabriquer à cette époque-là. Il est notamment arrivé à imiter les émaux vénitiens.
    En 1815, Philippe Charles est nommé maire de Sèvres. A l'époque la région est occupée par les troupes prussiennes qui réquisitionnent des logements. La commune est très endettée. Philippe Charles fait ouvrir un nouveau port sur la Seine et installe un marché. Il répare l'Eglise, nettoie les rues, bâtit une Ecole et une mairie, aide les pauvres. Le bourg est modernisè.
    Il aura 2 épouses de très bonnes familles, la 2ème épousé en 1794 n'avait que 15 ans. Il sollicite et obtient la Légion d'honneur en 1826 et décède en 1835 sans descendance.
    D'après : Charles KRIEGER et Lucile HUBSCHMANN.