Yvon Jean LE BARS (1939-2005)


(C) Collections Ecole polytechnique

Né le 30 juillet 1939 à Caen (Calvados).
Fils de Yves LE BARS, inspecteur de l'enregistrement et de son épouse née Hélène TARO.
Il épouse Marie-Hélène HOCQUETTE en 1969. Il aura 2 enfants : Laurence et Caroline.
Décédé le 16 décembre 2005 à la suite d'un cancer.

Ancien élève de Polytechnique (promotion 1959) et de l'Ecole des Mines de Paris. Corps des mines. Ingénieur général des mines (1999). Licencié en sciences économiques.

Il commence sa carrière au corps des mines à la direction du fer et de l'acier du ministère de l'industrie (1966-1967). Il devient chef du service économique et financier de cette direction ministérielle (1968-1970), puis adjoint du directeur (1971-1972).

De 1972 à 1974, il est chargé de mission à la DATAR.

Il fait ensuite un parcours dans des cabinets ministériels, d'abord celui du Premier ministre Pierre MESSMER (mars à mai 1974), puis à celui de Jacques CHIRAC Premier ministre (1974-1976), enfin comme directeur-adjoint du cabinet du secrétaire d'Etat aux PTT Norbert SEGARD (1976-1978). Cela lui donne envie de poursuivre une carrière dans les Télécommunications, alors en rapide développement. Il devient d'abord directeur général de TRANSPAC (1978-1983), société chargée du développement du réseau national X25 de commutation de données, qui reliait des Minitel à des serveurs informatiques.

Il est ensuite nommé PDG de Télésystèmes (1983-1987), autre société appartenant à 100% à l'Etat sous la tutelle de la Direction Générale des Télécommunications (DGT). Télésystèmes avait plusieurs activités dans les services informatiques : d'une part, elle gérait les centres de calcul de la DGT, activité éminemment rentable. D'autre part, avec sa filiale QUESTEL elle gérait des serveurs qui hébergeaient de très grandes bases de données, dont les grandes bases bibliographique et chimique créées par Pierre AIGRAIN lorsqu'il était secrétaire d'Etat à la recherche, mais aussi la base des brevets de l'Office Européen des Brevets. Yvon LE BARS diversifie considérablement ces activités de services, notamment dans l'ingénierie de réseaux, en direction de clients extérieurs au groupe DGT.

En octobre 1987, Yvon LE BARS laisse la présidence de Télésystèmes à Denis VARLOOT et prend lui-même (jusqu'en 1989) la présidence de COGECOM, holding des participations financières de France Télécom et maison-mère de Transpac, Télésystèmes, France Cables et Radio, etc. Il est alors directement rattaché au Directeur Général des Télécommunications, Marcel ROULET, dont il devient brièvement le Conseiller spécial (1989).

De 1990 à 1996, il travaille dans les télécommunications du groupe BOSCH, essentiellement comme Président de J.S. Télécom, un fabricant d'auto-commutateurs en difficulté qu'il a beaucoup de mal à redresser.

En 1997, il est nommé membre de l'Autorité de Régulation des Télécommunications à sa création. Un tirage au sort détermine que son mandat sera de 4 ans. Toutefois, il ne termine pas ce mandat, et remplace, le 17 janvier 2001, Véronique CAYLA démissionnaire comme membre du Conseil Scientifique de l'Audiovisuel. Son mandat expire en janvier 2005.

Libération l'a qualifié le 18 janvier 2001 de "pur technocrate, expert des télécoms". Cette expression est très exagérée, car elle fait penser à un pur opportuniste. Il serait plus juste de dire que c'était un très haut fonctionnaire, bon gestionnaire aussi bien de dossiers publics que d'entreprises, avide de progrès, parfois un peu raide et cherchant peu la communication avec la base, mais "juste" dans le sens que les objectifs étaient parfaitement exprimés et que les collaborateurs pouvaient s'attendre à être jugés d'après leur réussite. Il travaillait dans la bonne humeur, mais rappelait constamment les objectifs. Dans ses équipes, chacun avait une place parfaitement définie. Il prenait souvent des décisions très personnelles après une phase d'analyse très ouverte dans laquelle il manifestait une grande capacité d'écoute.

Ceux qui ont connu Yvon LE BARS peuvent témoigner de son intégrité exemplaire, de son goût prononcé pour les nouvelles technologies et le progrès scientifique. Doué d'une mémoire remarquable pour les chiffres et de capacités de calcul rapide, il était capable de déceler n'importe quelle erreur dans un rapport financier.

Biographie rédigée par R. Mahl, qui fut un collaborateur de Yvon Le Bars pendant 9 mois (janvier à septembre 1987)