Albert PELEN (1915-2009)

Décédé le 24 février 2009 à Corenc (Isère).
Père de Danielle (épouse Christian VIDIL), Guy, Roch, Luc, Gilles, Marine (ép. Philippe MORIN), Perrine (ép. Gilles Mazzega), Tom. Au moment de son décès, il avait 29 petits-enfants et 4 arrière-petits-enfants.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1936). Ingénieur civil des mines.


Albert PELEN, Délégué de la promotion 36

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Mai/juin 2009 N° 440.

Albert PELEN naquit en avril 1915 dans une famille d'industriels lyonnais, bien connue des amateurs de chocolat de la région.

Après ses études secondaires à Lyon, il prépara les concours des Ecoles Scientifiques à Sainte Geneviève de Versailles et fut admis à l'École des Mines de Paris au concours de 1936. Crise économique oblige, les effectifs de notre promotion étaient très modestes :

• 4 ingénieurs du Corps des Mines

• 32 élèves titulaires

• 5 élèves étrangers,

facilitant ainsi une intégration rapide de notre groupe.

Affirmant déjà son goût pour les contacts humains, Albert fut élu en 1937, délégué de notre Promotion, charge qu'il assuma jusqu'au bout, soit pendant soixante douze ans, avec doigté, discrétion et efficacité.

Après quelques mois de guerre dans la DCA, désireux de rester à Paris pour suivre les sessions du Centre de Préparation aux Affaires organisées par la Chambre du Commerce, il entre fin 1940 à Pechiney et est affecté au Service Commercial d'une filiale, les Abrasifs du Sud-Ouest.

En Août 1944, il s'engage dans la division Leclerc, participe à la campagne d'Alsace, va jusqu'à Berchtesgaden et revient avec la Croix de Guerre.

Il reprend son poste à Pechiney et. en 1950, épouse une Parisienne, Martine, qui lui donnera huit enfants et vingt-huit petits-enfants.

L'année 1958 marque un grand tournant dans sa carrière : il entre dans l'équipe animée par Jean-Jacques Baron pour mettre en place les activités liées au nucléaire dans lesquelles Pechiney a décidé de se lancer.

Un an plus tard, il s'installe à Romans (Isère) pour construire et diriger une importante usine de production et de combustibles nucléaires pour assurer les besoins du parc de centrales nucléaires prévu par EDF (La CERCA, maintenant devenue filiale intégrée de AREVA, est devenue en 2009 le 1er fournisseur mondial de combustible pour réacteurs de recherche). Il y passe dix années qui y furent incontestablement les plus riches et les plus heureuses de sa vie professionnelle. Il y donne la pleine mesure de ses qualités d'animateur, d'organisateur, de son sens des contacts humains.

En 1969, il quitte Romans à regret pour s'installer à Grenoble où ses huit enfants pourront poursuivre leurs études dans de meilleures conditions et y assume la Présidence de SATMA, filiale de Pechiney produisant des feuilles d'aluminium ultra minces spécialement traitées pour la fabrication de condensateurs. Quelques années plus tard, on lui confie la Présidence d'autres filiales de Pechiney de la région Rhône-Alpes, aux activités très diverses telles que la Société Métallurgique de Tournus, bien connue des maîtresses de maison.

L'heure de la retraite approchait mais, alors que la fusion Pechiney-Ugine-Kuhlmann avait gonflé les sièges sociaux et que les anciens étaient poussés vers la retraite. Albert fut prié de retarder son départ pour représenter Pechiney auprès des Administrations de la région Rhône-Alpes. C'était une belle reconnaissance de la qualité de ses contacts humains. Ironie dont la vie est coutumière. c'est au moment où Albert allait se fondre dans l'anonymat de la retraite que son nom fut diffusé dans le monde entier grâce aux exploits sportifs de sa fille, Perrine, qui fut :

Nous avons été heureux de retrouver en Perrine les qualités de pugnacité, de ténacité, d'équilibre et de simplicité que nous appréciions tant chez son père.

L'année même où la France découvrait Perrine, Albert était nommé Chevalier de l'Ordre National du Mérite.

La retraite ayant enfin sonné, Albert ne s'arrêta pas et la liste de ses activités est impressionnante. Je relève entre autres :

Il n'en négligea pas pour autant ses fonctions de Délégué de Promotion et je crois bien que nous fûmes la première promotion à organiser des voyages de trois à quatre jours avec nos épouses dans une région de France où résidait le camarade organisateur.

Ce fut un grand succès qui dura une dizaine d'années tant que nos effectifs et nos capacités physiques le permirent.

Albert, nous conserverons de toi le souvenir d'un homme de foi, de conviction, d'un homme au contact chaleureux et bienveillant, toujours prêt à rendre service et à s'engager.

Merci pour l'exemple que tu nous as donné.



Pelen, élève à l'Ecole des mines (photo prise en 1939)