Gabriel SEPULCHRE (1876-1915)


Sepulchre, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Né le 2/1/1876 à Maxiville (Meurthe et Moselle).

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1897). Il avait été admis aux cours préparatoires en aoput 1896, classé 2, puis au cycle d'ingénieur civil des mines comme élève étranger le 10/9/1897, classé 4. Il a pris la nationalité française au cours de ses études aux Mines (en application de la loi du 26/6/1889) et a été diplômé le 7/1/1900, classé 1. Ingénieur civil des mines. Voir le bulletin de notes de Sépulchre.


Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, Janvier-Février-Mars 1920 :

Le 5 mai 1915, est mort à Maxéville, près de Nancy, M. Gabriel Sepulchre, sorti de l'Ecole des Mines en 1900.

C'était un cortège impressionnant dans sa simplicité, que celui qui accompagnait au cimetière la dépouille mortelle de notre excellent ami et collaborateur. Le canon, tout proche, faisait entendre sa voix rude et continue. Les avions des escadrilles du plateau de Malzéville sillonnaient l'atmosphère qui était, ce jour-là, d'une pureté idéale. On était d'autant plus pénétré de la gravité de l'heure, que la cérémonie à laquelle nous assistions nous invitait à la méditation. C'était, en effet, une perte très sensible pour l'industrie et la Lorraine, que celle de Gabriel Sepulchre ; sa vie, qui avait été très simple et très belle en même temps, tient en quelques lignes.

Au sortir de l'Ecole des Mines, il avait débuté en qualité d'ingénieur aux Aciéries d'Homécourt, puis était entré aux Forges d'Eurville, qu'il avait quittées en 1905 pour prendre la direction des travaux de recherches des Sociétés Lorraines de Charbonnages réunies, à Nancy, sous la présidence de M. de Lespinats.

En 1908-1909, il avait été chargé des fonctions de secrétaire de la direction générale de l'exposition de Nancy.

Ultérieurement, il avait créé un bureau d'ingénieur-conseil, qui lui avait permis de jouer un rôle de premier plan dans les affaires auxquelles les grandes maisons de banque de Nancy s'étaient intéressées. Parmi ces affaires, celle des potasses d'Alsace doit être mentionnée tout spécialement.

En mai 1913, il avait dû subir une grave opération, dont il ne s'était jamais complètement remis. Au moment ou la guerre a éclaté, sa santé ne lui permettait pas de répondre à l'appel de la Patrie. Il mourait le 5 mai 1915, laissant une veuve éplorée et cinq enfants.

Gabriel Sepulchre appartenait à cette belle et nombreuse famille Sepulchre, qui a donné à la Lorraine, depuis un demi-siècle, tant d'hommes de valeur. Lui-même avait tenu à justifier d'une façon exceptionnelle la haute considération qui s'attache à son nom. Il était non seulement le père de famille exemplaire que tous ceux qui l'approchaient ont connu, mais aussi le plus zélé et le plus laborieux des ingénieurs.

Après avoir consacré tous ses efforts aux recherches de houille en Meuthe-et-Moselle, sous la haute présidence de M. de Lespinats, d'abord, et de M. Vilgrain, ensuite, il avait orienté son activité, plus tard, vers tous les problèmes et les questions d'avenir pouvant intéresser l'industrie lorraine. Ses avis, très recherchés, étaient toujours fortement motivés et il n'en prenait la responsabilité qu'à la suite d'études et de recoupements tres minutieux. Il avait le culte de l'exactitude et de la précision.

Je regrette que la brièveté de cette notice ne me permette pas de détailler les travaux que les Sociétés lorraines de Charbonnages réunies et leurs filiales lui ont permis d'accomplir ; ces Sociétés, au nombre de huit, avaient un Comité de direction et un service technique communs dont Gabriel Sepulchre élait l'âme.

En collaboration avec le regretté professeur de géologie de l'Université de Nancy, René Nicklès, et avec le concours d'un de nos jeunes camarades, M. Durnerin, il a participé à tous les travaux de sondages que les Sociétés de recherches ont exécutés de 1903 à 1907. L'emplacement des forages, la vérification et la coordination de leurs résultats, leur étude comparée, la préparation des dossiers des demandes en concessions, tout ce travail a été suivi par lui, jour par jour, avec le soin le plus attentif.

On sait que, au cours de cette campagne de recherches, plusieurs sondages furent poussés jusqu'à 1.500 mètres de profondeur. Toutes les assises du terrain houiller furent traversées au moyen du trépan à échantillon, ce qui permit de rassembler une collection unique par son importance de spécimens des plus précieux. Tous ces échantillons, cassés méthodiquement en tranches de petite épaisseur pour être soumis ensuite aux déterminations paléontologiques de M. l'inspecteur général Zeiller et du savant allemand Potonié, ont permis de classer chaque sondage à sa place dans l'échelle des assises du houiller de la Sarre.

Le travail qui a été exécuté de la sorte, est véritablement un modèle de l'exploration scientifique des gîtes houillers. On sait que, malgré le mérite des Sociétés qui ont eu l'initiative de faire ce travail, les demandes en concessions sont restées sans aboutissement, bien que formulées depuis près de quinze ans.

Le nom de Gabriel Sepulchre restera toujours attaché à ces travaux, qui font le plus grand honneur à l'initiative des groupes lorrains qui les ont entrepris et aux ingénieurs qui, comme Gabriel Sepulchre, y ont participé.