Jules René Gaston SIMON (1886-1960)


Jules SIMON, élève à l'Ecole des mines de Paris
Archives MINES ParisTech

Jules SIMON vers 1956
Collection privée de Elisabeth HÉRIARD-DUBREUIL

Jules SIMON est ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1904, sorti classé 7 sur 158 élèves) et de l'Ecole des Mines de Paris. Corps des mines. Voir le bulletin de notes de Jules Simon à l'Ecole des mines.

L'essentiel des renseignements ci-dessous provient de communications privées de Elisabeth Hériard-Dubreuil, que nous remercions.

Jules (René Gaston) SIMON est né à Châtillon sur Loire le 19-07-1886 à 16 Heures, seul fils de Clothilde (Félicité) Simon née Lejay alors âgée de 41 ans et de Jules Simon (1849-1909) âgé de 37 ans. Son père avait une exploitation agricole à Châtillon, qu’il confiait à un fermier, et il exerçait la profession de liquoriste. Les Simon étaient agriculteurs, de tradition protestante réformée (calviniste), originaires des Cévennes. A peu près au moment de la guerre des Camisards, un ancêtre avait quitté le pays, et était devenu ouvrier agricole à Sainte Sévère sur Indre. Son descendant, Jean Simon, laboureur, né en 1746 à Saint Sévère sur Indre, eut un fils Jean, aussi laboureur, qui eut un fils Claude (1804-1866), qui déménagea à Châtillon sur Loire et devint maçon. Son fils Jules est le père de Jules Simon né en 1886. A chaque génération, la famille n’avait qu’ un seul fils, à part de rares exceptions sans descendance à notre connaissance.

La philosophie de Jules SIMON était de choisir la qualité et l’intensité dans la vie, et de préférer la douceur dans la fermeté à la force brute.

Comme en témoignent les notes de cours de polytechnique qu’il a prises, son écriture était fine, régulière, harmonieuse et soignée. D’ailleurs, il écrivait peu, et réfléchissait beaucoup. Sorti classé 7ème de l’Ecole, il choisit le corps des mines. Il commença à travailler à Grenoble où il vivait en 1911, date de son mariage avec Yvonne Adèle Pauline Appert. Yvonne Adèle Pauline APPERT est la fille de Georges Victor APPERT et de Anne-Charlotte GAILLARD. Georges APPERT (1850-1934), professeur de droit de l'Univ. de Paris, a fondé l'université de droit japonaise, famille apparentée à l'inventeur Nicolas APPERT, qui a un musée à Chalon sur Saone.
Jules était de bon conseil pour le jeune frère d’Yvonne, Jean Appert.

Le jeune couple déménagea bientôt à Saint Etienne où il vécut plusieurs années. Jules Simon a en effet été nommé professeur à l'Ecole des mines de Saint-Etienne en 1913.

Il poursuit ensuite une carrière administrative qu'il termine comme ingénieur en chef des mines. Puis, quand Jules se vit confier l’exploitation de mines en Pologne, la famille s'installa à Paris, dans le 5ème. C’est là que naquit leur fils unique après douze ans de mariage : Jean-Claude Jules André le 10/9/1923 [voir photo et biographie ci-dessous], pendant que Jules travaillait en Pologne.

Il s'est ensuite occupé, comme directeur ou comme ingénieur-conseil, de compagnies minières de charbon de l'Est de la France, et de Pologne.

Son union fut heureuse. En 1952, suite au divorce de son fils Jean-Claude, lui et son épouse se chargèrent de l’éducation de leur petite fille aînée, qui avait 4 ans.

Jules continua de s’occuper de mines de Pologne, ainsi que de l’Est de la France et en Allemagne, bien après l’âge de sa retraite, puisque c’est lors d’un voyage d’affaires en Lorraine, un jour de verglas, qu’il eut un accident de voiture, et décéda quatre jours plus tard, deux jours avant Noël, le 23 décembre 1960.

Son épouse ne se remit jamais vraiment de ce décès ; un cancer se déclara peu après, dont elle décéda à son tour en 1969. Ils reposent ensemble et avec leur fils (décédé le 16/2/2000) au Cimetière des Batignoles, dans le 17ème arrondissement de Paris.


Citation du site web de la Ville de Marseille qui possède une collection de photos réalisées par Jules SIMON :

Jules Simon était un ingénieur de l'Ecole des Mines.

Sa collection est le reflet de son vif intérêt pour le voyage d'agrément en famille, dans un esprit de découverte professionnelle.

En compagnie d'amis - notamment Léon Rotté Agent général de Compagnie Générale Transatlantique Jules Simon parcourt le monde : Chine, Japon, Afrique du Nord, Turquie et Grèce, Suisse et Italie, Scandinavie, Allemagne et Pologne.

Au fil des ces voyages, nous découvrons les loisirs d'une famille aisée. Partout, il s'attache à photographier des mines au Japon ou en Pologne, des ports et des installations industrielles dans un souci de rendu documentaire.

Plusieurs propriétés accueillent la famille en France : à Paris, Annecy et Chamonix. L'auteur s'applique à photographier les intérieurs d'appartements et les douces heures de la famille sur les terrasses.

Les quelques vues de Marseille sont très intéressantes : un reportage sur la villa Fedahla au quartier Monticelli et celles du lancement du paquebot le "Duc d'Aumale" ont retenues notre attention.

Un reportage sur la Grande Guerre et des courses géologiques d'élèves de l'Ecole des Mines complètent cet ensemble documentaire.

Regard d'un photographe amateur sur la vie et le monde, cette collection mérite, comme de nombreuses autres aux Archives, une diffusion au-delà de nos frontières.


Les photos ci-dessous appartiennent à la collection privée de Elisabeth HÉRIARD-DUBREUIL :

Jules SIMON en 1923 Jules SIMON en 1920 Jules SIMON en 1939



Jean-Claude SIMON en 1999
(C) Archives familiales
 
Jean-Claude SIMON (1924-2000 ; X 1944) est le fils unique de Jules SIMON. Né le 10 septembre 1924, il fit un doctorat de physique et passa quelque temps à l'Ecole normale supérieure. Entré à la CSF, il fit des recherches en physique et y devint Directeur du Département de Physique appliquée. Il y dirigea avec talent une équipe de jeunes chercheurs, qu'il faisait travailler travailler sur toutes les nouveautés d'après guerre, laser, maser, horloge atomique, radiométrie hertzienne et infra-rouge, acoustique marine, et satellites. A terme, Maurice Ponte le chargea de la Prospective du groupe CSF.
En 1967, il quitta l'industrie pour l'Université. Il devint professeur d'informatique à l'Univ. de Paris, devenue par la suite Univ. Pierre et Marie Curie. Il créa le DEA d'intelligence artificielle et de reconnaissance des formes et dirigea plus de 50 thèses. Il termina sa carrière de chercheur-enseignant comme professeur de classe exceptionnelle des universités et directeur du centre de calcul inter-universitaire de Jussieu. En 1989, il fut nommé professeur émérite.
Jean-Claude se maria en 1947 avec Marie Arlette Gaillet, dont il eut deux filles Catherine et Elisabeth (épouse de Michel, fils de André Hériard-Dubreuil (X 1936)). Il divorça en 1952. Il perdit sa mère en mars 1969. Il se remaria avec Françoise d'Origny en novembre 1969.
Avec Françoise, il entreprit en 1971 de restaurer un château gersois en ruine et d'en aménager les communs. Cela devint le Centre Culturel et Scientifique de Bonas (Gascogne), où se tinrent plus de 25 écoles d'été. Le chateau fut vendu par les 2 filles 18 mois après son décès.
Les travaux en sciences informatiques qui ont fait la réputation de J.C. SIMON se situent notamment dans le prolongement de ceux de son prédécesseur à l'Univ. de Paris, le professeur René de POSSEL (1905-1974, groupe des mathematiciens Bourbaki) : il s'agit de la reconnaissance de l'écriture manuscrite. En 1991, il créa la Société d'Analyse d'Images et Intelligence Artificielle (A2ia) avec une équipe de jeunes, dont un X, Olivier Baret. En 1998, il reçut le prix King Sun Fu de l'International Association for Pattern Recognition. La société A2ia a pris un essor considérable de son vivant et après son décès (le 16 février 2000). Elle a très bien réussi à s'implanter en France et surtout internationalement pour la lecture automatisée des chèques, des étiquettes et des imprimés. Elle est aujourd'hui possédée par ses cadres.