Jean TAVERNIER (1928-2017)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1949). Ingénieur civil des mines.


Mines Revue des Ingénieurs #494 Novembre/Décembre 2017:

Notre camarade Jean Tavernier nous a quittés le 19 août à la suite d'une de ces maladies tant redoutées de la mémoire.

Ah, Jean, pourquoi avait-il fallu que tu nous prives ainsi de ton humour, de ta verve, de ta vivacité d'esprit, avant l'heure, de ton vivant encore, qui n'était plus toi ?

Né en 1928 à Chasses sur Rhône où tu as passé ton enfance dans la grande maison de fonction de ton père, directeur des Hauts fourneaux de Chasse, tu as eu la tristesse de voir cette maison pulvérisée par un bombardement en 44.

Entré à l'École des Mines, à Saint-Étienne en 1949, que n'as-tu pas imaginé avec nous, de tours de potaches, de distractions, avec une vieille guimbarde ?

A ta sortie de l'École, tu épouses Anita qui te donnera bien vite trois enfants, et tu rentres en 1953 chez Saint-Gobain comme ingénieur de production à l'usine de Chalon-sur-Saône. Célibataire que j'étais encore, j'allais vous y voir et j'admirais la perfection de votre couple, l'attention que tu portais à Anita, et la façon dont tu te penchais sur le berceau d'Henri, ton premier enfant.

C'est à Douai, que tu inventes un système mécanique permettant de voir en perspective un plan industriel, dont l'industrialisation conduite avec l'aide d'un camarade de promotion te passionnera pendant des années, tout ceci avant l'heure de la CAO. Bref ! Tu mettais ton hyperactivité au service d'une imagination débordante.

Puis Saint-Gobain t'envoie à Chambéry où tu deviendras directeur de l'usine de fabrication de fibre de verre. Plus tard à Paris, comme responsable de la gestion des cadres de cette grande entreprise.

À ta retraite, tu ne t'arrêtes pas : le repos, ce n'était pas pour toi : tu avais dit à Henri : « il faut que je sois socialement utile » Tu t'investis auprès de cadres en recherche d'emploi, à SOS amitié et en même temps, tu crées un cabinet conseil avec un ami d'enfance.

C'est à la retraite que, nous, tes camarades de promo, nous t'avons retrouvé, tel que tu étais, avec l'humour un peu caustique qu'on t'avait connu à l'École. Que de voyages n'avons-nous pas faits ? En Russie, sur la Volga - c'est toi qui l'avais organisé, en mer Egée, au Portugal, en Autriche, sur le Danube, en Allemagne, à Prague. Des occasions d'apprendre, de rire ensemble, de danser, de se redécouvrir... Tu n'étais pas le dernier, tu animais nos distractions. Mais, tu pouvais être sérieux, très sérieux : que dire de ta passion pour l'étude de la pensée de la philosophe Simone Weil, qui t'a amené à créer l'association du même nom dès 1974 et à participer ou organiser de nombreux séminaires de réflexion ! Et de tes lectures de Teilhard de Chardin, de tes moments de méditation !.

Et voilà ! La vie ; la maladie t'a rattrapé...

Adieu, Jean, et qu'Anita et toute ta formidable famille reçoive ici, en souvenir de toi, l'expression des amitiés de la promo, de ce qu'il en reste encore.

Michel Disson (Saint-Etienne, promo 49)