De 1,4 million d'emplois industriels (hors BTP) en 1962 encore 1,3 million en 1975, l'Ile-de-France n'en possède plus, en 1998, que 666 000. Mais, si l'industrie francilienne reste toutefois très compétitive - à en juger par ses exportations qui représentaient 20 % des exportations nationales en 1998, loin devant Rhône-Alpes (11,8 %) et Nord-Pas-de-Calais (9%) - un déséquilibre croissant des qualifications d'emplois la guette, qui trouve sa traduction spatiale à l'échelle des différents territoires régionaux.
 
 

L'étude des cartes topographiques de l'IGN permet de mieux comprendre les relations qui peuvent exister entre le développement urbain et le développement industriel de l'Ile-de-France, région située au coeur de toutes les mutations qui touchent le secteur secondaire depuis un siècle et demi. Deux espaces se distinguent : la proche banlieue, anciennement industrialisée, densément peuplée et en pleine restructuration, et la grande banlieue, socialement plus contrastée, plus étalée, aux limites plus floues, où les industries liées au post-fordisme cohabitent avec le tertiaire ou vont jusqu'à se confondre avec lui.
 
 

L'Ile-de-France, qui partage avec Londres la place de troisième région économique du monde après New-York et Tokyo, ne manque pas d'atouts dans la concurrence avec les autres régions européennes. Toutefois, devant l'enjeu que représente la complémentarité inéluctable des métropoles européennes, elle doit s'affirmer comme un maillon fort du réseau européen. Trois enjeux apparaissent prioritaires : renforcer son positionnement au coeur de l'Europe, développer des pôles d'excellence en matière scientifique et maintenir une offre immobilière attractive.
 
 

Si, aujourd'hui, 1 Francilien sur 7 travaille dans l'industrie, ils étaient 1 sur 4 au début des années 80. La désindustrialisation, ajoutée à l'extension du secteur des services, fait de la région une des moins Industrialisées de France. Elle s'est accompagnée d'une recomposition, mais aussi d'une relocalisation des activités sur le territoire régional, façonnant un nouveau paysage économique. Cette désindustrialisation  est néanmoins moins importante que celle observée dans plusieurs autres régions-métropoles de l'Europe. Seules trois régions, celles de Bruxelles, Rome et Francfort, connaissent une diminution du poids de l'industrie plus faible qu'en Ile-de-France.
 
 

La poursuite d’une croissance du trafic aérien à un rythme annuel de 4 à 5 % dans les 15 ans à venir n'est pas invraisemblable. Or, comme les principaux aéroports européens et mondiaux, les aéroports de Paris sont d'ores et déjà confrontés à la congestion de leurs infrastructures et de leurs installations. Pour maîtriser les conséquences négatives de la croissance et limiter l'impact de l'activité aérienne sur l'environnement, le transport aérien doit appliquer une politique de développement durable, qui porte sur l'utilisation optimale des capacités existantes, tant aériennes que ferroviaires. Le besoin d'un nouvel aéroport apparaît cependant inéluctable à terme.
 
 

La grande vitesse ferroviaire acquiert une véritable dimension européenne avec le lancement d’Eurostar en  novembre 1994 et de Thalys en juin 1996 : depuis fin 1994, plus de 30 millions de personnes ont déjà voyagé en Eurostar, toutes destinations confondues. Les liaisons européennes - Genève-Paris en 2h55, Barcelone-Paris en 5h - prévues pour avant 2010, ou le futur TGV est-européen continueront de faciliter le développement des relations de l’Ile-de France avec ses voisins européens et de contribuer au dynamisme économique de la région tout en conciliant croissance du trafic et préservation de l’environnement.
 

La région Ile-de-France, par la mise en réseau de ses activités de recherche et par les actions qui ont conduit à l’instauration d’une véritable chaîne de l’innovation, reste la première région européenne en R&D. Toutefois, du fait de sa non-spécialisation thématique, et malgré ses atouts dans les technologies d’avenir, comme la génétique, l’optique et les télécommunications, le multimédia, l’électronique ou l’aéroacoustique, elle est dans une position incertaine par rapport à d’autres régions concurrentes à travers le monde.
 
 

A l’exception des université nouvelles, le programme Université 2000 a quasiment ignoré l’Ile-de-France et, en particulier, les universités parisiennes. En outre, universitaires et décideurs politiques ou économiques voient dans les conséquences de la politique de délocalisation un risque d’affaiblissement du rôle de Paris par rapport à celui des grandes villes concurrentes européennes. Une prise de conscience collective des difficultés a pu récemment conduire à un ambitieux plan de développement qui devrait sensiblement modifier le paysage universitaire francilien.
 
 

La formation professionnelle a été le premier domaine, dans le cadre des lois de décentralisation, où s’est opéré un transfert de compétences de l’Etat vers les régions. Avec un budget de 2 145 millions de francs en 2000, dont près de 140 millions en provenance du Fonds social européen, la formation professionnelle et l’apprentissage figurent, désormais, aux côtés des affaires scolaires et des transports, parmi les toutes premières priorités de la région Ile-de-France.
 

En Ile-de-France, la part des emplois de services aux entreprises, dans l'ensemble des emplois de services, dépasse 25 %, alors qu'elle n'est que de 20 % au niveau national. Ce développement des services aux entreprises devrait encore s'accentuer grâce à la reprise de l'activité économique qui s’ajoute aux effets des déréglementations, au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication et à l'internationalisation des échanges.
 
 

La fracture numérique qui, aujourd’hui, se développe dans la société française, se développe aussi dans le territoire de la région d’Ile-de-France. Dans les zones ouest et sud-ouest de la région, qui bénéficient de nombreux opérateurs, les prix sont d’une à quatre fois inférieurs à ceux pratiqués dans celles où demeure l’absence de concurrence. Or le coût des télécommunications est un des éléments essentiels dans les choix d’implantation des entreprises. Pour lutter contre ce déséquilibre économique, la puissance publique peut intervenir à plusieurs niveaux : dans le développement des usages liés aux TIC, mais aussi dans sa capacité à lier une relation de confiance entre l’administration et les usagers ainsi qu’entre les usagers.
 
 

Archétype de la nouvelle industrie de haute technologie de la région Ile-de-France, Environnement SA est devenue en vingt ans un des leaders mondiaux du secteur des instruments de mesure pour l’environnement, réalisant près de 80 % de son chiffre d'affaires à l'exportation. L’image de Paris, le rayonnement international, le dynamisme économique et intellectuel de l’Ile-de-France ont constitué pour cette jeune PMI des atouts importants.