Georges AILLAUD (décédé en 2017)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1957). Ingénieur civil des mines.


Mines Revue des Ingénieurs #494 Novembre/Décembre 2017:

Georges Aillaud décédé le 20 février 2017, fit ses études, Hypotaupe et taupe, au Lycée Henri IV à Paris. Puis ce fut l'École des Mines de Nancy, promotion 1957. Il épousa une Nancéenne, Claude. Ils eurent deux enfants, Étienne et Frédérique, tous deux attirés par des carrières artistiques.

Georges était un passionné.

Il manifesta pendant ses études un véritable engouement pour les statistiques, enseignées par J. Mothes, allant jusqu'à y consacrer l'entièreté de ses loisirs. Chez IBM, où il effectua toute sa carrière, il en fit l'essentiel de son activité professionnelle au travers de ce qu'on appelait à l'époque la Recherche Opérationnelle, définition et optimisation de processus, qu'il compléta par une activité d'enseignement.

Georges, militant politique passionnel, membre actif de la CGT, s'installa à Montreuil en Seine Saint Denis, municipalité communiste, qu'il ne quitta jamais.

Homme de grande culture, les murs de son appartement étaient couverts de milliers d'ouvrages d'Histoire essentiellement consacrés à la Révolution et à la Commune.

Spécialiste reconnu d'Aragon et d'Elsa Triolet, il leur consacra plusieurs ouvrages. Mais, contrairement, peut-être aux apparences, l'essentiel du personnage était ailleurs : c'était un homme physiquement courageux.

Atteint en pleine maturité d'une maladie auto-immune invalidante, il en subit toute sa vie les conséquences et séquelles, malgré de multiples opérations douloureuses destinées à les atténuer. Jamais il ne se plaignait, refusant obstinément d'en parler, préférant s'enquérir chaleureusement de l'état de ses interlocuteurs.

Georges était un esthète : il aimait le Bon et le Beau.

Le Bon, lorsque même dans les dernières années, il parcourait seul 2 000 km pour acheter, après un choix minutieux, son Armagnac et son foie gras frais sur les marchés du Sud-Ouest. Il les cuisinait avec grande rigueur et méticulosité pour les partager ensuite avec les amis.

Il aimait le Beau. Cela l'amena à visiter tous les musées et expositions de Paris et plus particulièrement le musée Carnavalet où il connaissait l'emplacement et le thème de chaque tableau consacré à l'Histoire de Paris. Le Louvre, fut également l'objet de maintes visites, suivies de ballades dans les vieux quartiers que ce féru d'Histoire connaissait rue par rue.

Il terminait sa journée à la terrasse d'un troquet, selon son expression, observant badauds et passants. Il était drôle, gai, grand amateur de blague et de jeux de mots.

C'était un amoureux de la vie.