Lucien CAYEUX (1864-1944)

26 mars 1864 - 1er novembre 1944


D'après la biographie parue dans GUIDE DE LA GEOLOGIE EN FRANCE, sous la direction de Christian Sabouraud, Belin éd., 2004, et d'autres sources :

Né dans une famille d'agriculteurs (Semousies, Nord), il fait l'Ecole normale d'instituteurs de Douai, puis prépare une licence es sciences à la faculté des sciences de Lille. Prenant un goût à la récolte des fossiles, il devient préparateur de Jules Gosselet, puis il est recruté par l'Ecole des Mines de Paris (16/11/1891), où il est d'abord Préparateur à la Collection de géologie.

Il présente une thèse à Lille (1897). En 1902, il devient chef de travaux de géologie à l'Ecole des Mines, et professeur de géologie appliquée à l'agriculture à l'Institut national agronomique. Il décrit alors la géologie de la Crête. En 1904 il devient professeur-suppléant de Marcel BERTRAND, atteint d'un "affaiblissement mental" (le terme est de Michel DURAND-DELGA). En 1907, il occupe la chaire de géologie à l'Ecole des Mines (il succède à Marcel BERTRAND). Il s'intéresse alors aux minerais de fer en France. Il est nommé professeur de géologie au Collège de France en 1912.

Son oeuvre maitresse est l'Introduction à l'Etude pétrographique des roches sédimentaires.

Il entre à l'Académie des Sciences le 23 janvier 1928, comme successeur de Emile HAUG.

Chevalier de la Légion d'honneur (1920), puis officier (1934).


Publié dans le Bulletin de l'Association amicale des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, 1er trim. 1940 :

M. Lucien CAYEUX
Ancien Professeur de Géologie à l'Ecole
Membre de l'Institut
Professeur honoraire au Collège de France
Membre de l'Académie d'Agriculture de France
Membre honoraire ou Membre correspondant de nombreuses sociétés étrangères
Lauréat de l'Académie royale des Sciences, des lettres et des Beaux-Arts de Belgique
Docteur honoris causa des Universités de Bruxelles, Liège et Louvain
Membre d'Honneur de l'Association des Ingénieurs de l'Ecole de Liège (A. I. L. G.)

Notre ancien et éminent Maître est titulaire pour 1940 de la médaille Gustave Trasenster. Voici en quels termes l'organe de l'A. I. L. G. résume sa brillante carrière :

« M. Lucien Cayeux peut être considéré comme un novateur dans la pétrographie des roches sédimentaires dont l'étude avait à peine été abordée avant lui; il a créé de nouvelles méthodes pour la déterminatïon de leurs constituants ; il a pu en pénétrer la genèse mieux qu'on ne l'avait l'ait jusqu'alors. Son ouvrage classique : « Introduction à l'étude des roches sédimentaires » a été suivi d'importants mémoires sur la craie, les roches silicieuses, les roches carbonatées, le silex, les minerais de fer, les phosphates de chaux.

« Il a rendu à ce point de vue des services signalés aux ingénieurs en leur apprenant ce qu'est un minerai de fer sédimentaire, comment il s'est formé, comment il s'est transformé ; ses recherches sur les phosphates de chaux ne sont pas moins importantes si l'on songe à l'intérêt de cette matière pour l'agriculture ; dans ce domaine encore, les études de M. Cayeux sur les terres superficielles peuvent rendre de grands services. Il n'est, d'ailleurs, aucun des constituants du globe étudié par ce savant qui ne puisse être utilisé dans l'industrie, qu'il s'agisse des roches siliceuses, des calcaires, des dolomies, des limons ou même des silex. La connaissance de la genèse d'une substance minérale est indispensable en vue de préciser l'extension des gîtes connus ou de rechercher des gisements nouveaux ».

(Revue Universelle des Mines, mars 1940)


Cayeux caricaturé par un élève des Mines de Paris (Petite Revue des élèves, 1911, page 28)
(C) Photo collections ENSMP