Pierre Henri Léon Élie DEGOT (1908-1963)

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1927) et de l'Ecole des Mines de Paris (entré en 1930 classé 3 sur 5 élèves du corps, sorti classé 3 sur 5). Corps des mines.

Père de Dominique René Jean Félix DEGOT (né en 1934 ; X 1954, qui a épousé la fille de Georges Pierre Félix Louis MANDRAN (1899-1987 ; X 1919N)).


Extrait de Annales des Mines, janvier 1964.

Le 4 septembre 1963, âpres quelques mois d'une cruelle maladie, M. l'Ingénieur général des Mines Pierre DEGOT s'éteignait à Limoges, dans la propriété familiale où il était venu se reposer, parmi les siens, d'un douloureux traitement supporté avec un courage exemplaire.

Sa disparition prématurée a jeté la consternation parmi ses nombreux amis. Elle prive le Conseil général des Mines d'un de ses membres les plus remarqués et le Corps des Mines d'un camarade unanimement apprécié.

Né en Normandie en 1908, Pierre DEGOT avait fait toutes ses études secondaires dans sa province natale. Élève au lycée de Caen jusqu'en mathématiques spéciales, il s'imposa très tôt par sa vive intelligence, sa clarté d'esprit et sa puissance de travail. Ses aptitudes scientifiques, qui lui valurent de brillants succès, ne l'empêchèrent pas de se distinguer dans les disciplines littéraires où il mit en valeur une finesse d'esprit et une aisance de style qui firent souvent l'admiration des lecteurs de ses rapports.

Entré à l'École Polytechnique en 1927, Pierre DEGOT en sortit dans les tout premiers et choisit le Corps des Mines.

Élève ingénieur d'octobre 1930 à juillet 1932, il est d'abord détaché à Alger, puis affecté, en octobre 1933, au sous-arrondissement de Clermont-Sud à Clermont-Ferrand. Là, il s'intéresse tout particulièrement au problème des dégagements instantanés dans le bassin de Brassac et il procède à la refonte des règlements locaux concernant ces phénomènes.

En novembre 1936, il est chargé du sous-arrondissement d'Arras-Ouest où, pendant plus de quatre ans, il perfectionne et porte à un haut degré ses connaissances minières.

La maîtrise qu'il a acquise et la confiance dont il jouit lui valent d'être affecté, en juillet 1941, au poste délicat de l'échelon « zone sud » du Secrétariat d'État à la Production industrielle.

Le 1er juillet 1942, il est chargé, jeune ingénieur en chef, de l'arrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand où il restera jusqu'en 1955, marquant profondément de son empreinte personnelle le lourd service qui lui a été confié. Les difficiles années de guerre et d'après-guerre sont pour lui l'occasion de donner toute la mesure de sa valeur. Il s'attaque opiniâtrement et avec une efficacité remarquable aux multiples problèmes techniques, économiques et sociaux qui se présentent. Il assume avec un plein succès l'administration provisoire des houillères du Bassin d'Auvergne, après la nationalisation de 1946.

En avril 1955, Pierre DEGOT est appelé à Paris et chargé de l'arrondissement minéralogique de Paris II.

Promu ingénieur général des Mines le 1er février 1959, il est chargé de l'inspection générale de la Division du Centre-Ouest à partir du 1er juillet suivant, puis nommé, par surcroît, secrétaire général du Conseil général des Mines en novembre 1960. L'ampleur de ses attributions ne le déconcerte pas : il accepte avec sérénité les tâches les plus diverses et s'en acquitte avec la même lucidité, le même souci d'efficacité, la même égalité d'humeur quelles que soient les circonstances. Sa passion du travail bien fait l'entraîne, hélas, à négliger parfois les ménagements que requiert sa santé; et il continuera à travailler avec la même ardeur et la même application minutieuse jusqu'à l'extrême limite de ses forces, comme l'atteste l'ultime et excellent rapport rédigé pour le Conseil général trois jours avant sa mort.

A ses brillantes qualités intellectuelles, à sa conscience professionnelle remarquable et à son sens aigu de l'intérêt général, Pierre DEGOT joignait de grandes qualités de coeur. Il s'extériorisait peu, mais sa réserve naturelle, loin de traduire une certaine froideur, n'était en fait que l'expression d'une sensibilité délicate alliée à une grande modestie. Et l'observateur attentif découvrait bien vite en lui l'homme juste et bon qu'il était; une fois nouées les relations d'amitié, rien ne pouvait ébranler la fidélité de ses sentiments.

Telle est l'image que conserveront de lui ses nombreux amis et camarades et tous ceux qui ont eu le privilège de servir sous ses ordres.

A Mme DEGOT, à ses enfants et à sa famille, le Conseil général et le Conseil général et le Corps des Mines expriment leurs condoléances attristées et leur profonde sympathie.