Emile Alexandre Evariste ERNOTTE (1845-1877)

Fils de Evariste Joseph ERNOTTE, négociant à Douai, et de Emilie Zélia FLEURQUIN.

Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (promotion 1865) et de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1868). Ingénieur civil des mines.

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, 1877.

DISCOURS
PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. ERNOTTE
Par
M COURTIN, administrateur délégué des mines de Liévin.

Messieurs ,

C'est avec une profonde émotion que je viens, au nom de la Compagnie des mines de Liévin, adresser un dernier adieu à notre jeune ingénieur en chef. La mort vient de le frapper brusquement en sa trente-deuxième année, sans que rien pût faire prévoir à ses nombreux amis une fin aussi prématurée.

Jusqu'au dernier moment, il a vécu pour le travail; d'un esprit droit et ferme, il a suivi sans défaillir la route laborieuse qu'il s'était tracacée

Après de brillantes études faites à l'École polytechnique et à l'École des mines de Paris, il entra d'abord à la Compagnie du chemin de fer de Lille à Béthune.....; mais les mines l'attiraient...... et bientôt il obtint à la Compagnie de Lens les fonctions d'ingénieur divisionnaire, et plus tard celles de secrétaire particulier de M. l'ingénieur en chef.

Quatre années d'un labeur incessant suffirent à donner à ses brillantes qualités et à ses capacités vraiment exceptionnelles toute leur maturité ; et, lorsque la place d'ingénieur en chef devint vacante à la Compagnie de Liévin, notre conseil d'administration n'hésita pas un instant à confier ces importantes fonctions à sa jeune expérience. Cette confiance, au reste, ne fut pas trompée, il se montra immédiatement à la hauteur du poste auquel il était appelé. Affable et bon pour tous, travailleur consciencieux et infatigable, il savait allier la douceur à une juste sévérité, la modestie au talent et à la science. Après avoir conquis l'estime de ses administrateurs, il ne tarda pas longtemps à conquérir aussi l'aflection et le dévouement de tous les employés et ouvriers de la Compagnie.

Il n'a pu qu'ébaucher et préparer les grands travaux qu'il avait entrepris et dont il poursuivait l'exécution avec une rare vigueur.

Mais ce qu'il a pu faire complètement, c'est se faire apprécier comme il méritait de l'être, par toutes les personnes, sans exception, au contact desquelles il s'est trouvé, aussi bien aux mines de Liévin qu'à celles de Lens; c'est donc au nom de tout notre conseil d'adminis­tration, au nom de tous nos ouvriers et de tous nos employés, autant qu'en mon propre nom, moi qui perds en lui un aide précieux, et surtout un ami, que je tiens à exprimer nos vifs regrets devant vous et devant sa famille si cruellement éprouvée!

Adieu donc, Ernotte,

Adieu, mon ami.