Germain FOUR (1913-2003)

Né le 27/10/1913.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1933). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Octobre/Décembre 2003.

Après des études brillantes au Collège de Mauriac de Clermont-Ferrand puis à l'Ecole des Mines de St-Etienne d'où il sort en 1936, il entre, passionné par l'exploitation des mines, aux Charbonnages de Faulquemont en 1937 comme ingénieur de fond. Mobilisé en 1939, il reprend le même poste après sa captivité en 1941, à la Compagnie des Mines de Bruay où il est nommé ingénieur divisionnaire.

En 1945, il retourne en qualité de chef de bureau des études du fond aux Houillères de Faulquemont - bientôt HB de Lorraine- où il est remarqué par son tempérament novateur qui le fait nommer ingénieur en chef du groupe Faulquemont-Folschviller en 1945 où il fait monter le rendement à près de trois tonnes.

Il est appelé à prendre la direction des travaux du fond du groupe de Douai des HBNPC en 1960. Calme et tenace, il modernise les méthodes d'exploitation dans un gisement particulièrement difficile et est nommé Directeur dès le 1er janvier 1960. Il devient directeur délégué de ce groupe en 1964. Il poursuit une carrière de novateur dans les installations du jour comme il l'avait fait au fond, avec un ascendant naturel sur tous ses subordonnés. Discret mais toujours affable, il est apprécié par tous ses collègues. La récession rapide des HBNPC impose une réforme de ses structures et la suppression des groupes d'exploitation. Germain FOUR doit quitter, avec une certaine amertume, le fond à qui il a tant donné avec passion et est choisi le 1er janvier 1971 par le Directeur Général pour une série de missions délicates où il fait preuve à nouveau de son intelligence, de ses qualités de travailleur tenace et perspicace.

Il va terminer sa carrière, de 1972 à 1976, à la Direction de l'Aménagement du Bassin créée par Max Hecquet, directeur général, pour faire face aux problèmes posés par la réindustrialisation de la région minière et par la gestion de l'important patrimoine des Houillères dans la perspective de la récession de leurs activités. Dans ces nouvelles fonctions, apparemment moins glorieuses que les précédentes, il fait preuve de la même minutie dans le travail et de la même ténacité.

Chevalier de la Légion d'Honneur, Grand Prix des Mines (Médaille Léonard Danel), Germain Four a consacré, par un choix délibéré, toute sa carrière à la Mine. Il avait écrit un jour : "La mine a énormément compté pour moi... J'ai passé au Fond plus de temps que partout ailleurs ; moments heureux et heures dramatiques..." L'exploitation du charbon, qui va bientôt totalement disparaître en France, vient de perdre un de ses plus fidèles serviteurs.

A son épouse, qui avait eu la joie de fêter, à la fin de l'an dernier, les soixante ans d'une affectueuse vie commune, à ses enfants et petits enfants, nous adressons nos plus amicales et sincères condoléances.