Georges ROUX (1861-1890)


Roux en 1885, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Août 1890

Georges Roux vient de succomber, le 13 août 1890, au début de sa carrière.

Georges Roux naquit à St-Chamas, près de Marseille, en 1861 ; fils d'ingénieur, porté par son goût vers les sciences, il voyait son avenir tout tracé, entra à l'École supérieure des mines, s'y maintint aisément dans les meilleurs rangs, et en sortit en 1886.

Roux était un vaillant, ne redoutant ni les rudes labeurs ni les entreprises difficiles. Homme d'action avant tout, il préférait aux occupations sédentaires les missions lointaines ou périlleuses.

Il possédait d'ailleurs les qualités nécessaires pour réussir, un jugement sûr et une décision prompte jointe à beaucoup d'énergie et de sang-froid.

Dès sa sortie de l'École, il alla passer six mois dans le bassin de La Sieg, aux environs de Cologne, où il eut à diriger des travaux de recherches et la remise en exploitation de mines métalliques anciennes. L'année suivante, en 1887, il s'embarquait pour le Brésil, appelé comme ingénieur aux mines d'or de Faria, dans la province de Minas-Geraes. Là, il resta deux ans, se trouva aux prises avec des incidents de toutes sortes et dut, par l'ingéniosité des moyens, suppléer à l'absence des ressources. Il s'acquitta bravement de sa tâche et la mena à bonne fin.

A son retour, Georges Roux fut chargé de plusieurs missions: en Transylvanie pour examiner des alluvions aurifères, puis en Italie pour relever des gisements de cinabre.

Doué d'une santé robuste qui lui avait permis d'exécuter sans fatigue des travaux souvent très pénibles, Roux est venu succomber à Paris, en pleine jeunesse, à une fièvre typhoïde sans pitié. S'il lui eut été donné de choisir sa fin, ce n'est certes pas dans son lit, mais debout, au milieu de la lutte et en face du danger qu'il eut voulu mourir, car il avait le coeur d'un soldat.

D'une intelligence très ouverte, prompte à tout saisir et à tout s'assimiler, Roux avait su se faire apprécier partout où il avait été vu à l'oeuvre.

Caractère affable et dévoué, il avait conservé avec ses camarades des relations très affectueuses. Son amitié était de celles que l'on peut mettre à toutes les épreuves et qui ne reculent devant aucun dévouement.

Les regrets qu'il laisse, le chagrin de ses amis sont le plus éloquent des éloges et le plus touchant des adieux.

F. FRÉDÉRIC-MOREAU