Auguste Edmond GUÉRIN (1844-1932)

Fils de Charles Sébastien GUÉRIN et de Barbe Catherine Emilie KELLER. Né à Lunéville (Meurthe) le 9 octobre 1844.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1864, entré classé 3 et sorti classé 30 sur 128 élèves). Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1866). Ingénieur civil des mines.

Les faïenceries de Lunéville furent gérées de 1832 à 1923 par les familles Keller et Guérin. Auguste Edmond fut associé à partir de 1870. Les 2 familles durent vendre l'entreprise en 1923.

En 1909, Edmond Guérin devint le président du Groupe de l'Est des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, une association créée par son camarade Mercier.


Publié dans Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, Septembre-octobre 1916 :

Notre éminent, sympathique et dévoué Président du Groupe de l'Est, M. Edmond Guérin, a reçu la Croix de Guerre pour services rendus à l'Ambulance qu'il a fondée à Lunéville. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre, émanant du maire de cette dernière ville et traçant le rôle de notre camarade depuis le début de la guerre :

« M. Guérin n'aime ni la réclame, ni la publicité, même de bon aloi.

« Malgré son âge qu'indique sa promotion, il continue à se dévouer, principalement comme administrateur de l'hôpital auxiliaire n° 1 et comme président du Comité lunévillois de la Société Française de Secours aux Blessés militaires, comme membre du conseil municipal aussi (depuis plus de 28 ans, sans interruption), comme membre de la Commission des Hospices, etc., etc.....

« Dès 1870, M. Guérin avait préparé, comme Secrétaire, puis comme Président, l'hôpital qu'il administre encore à l'heure actuelle avec tant d'intelligence, d'énergie et de dévouement. Cet hôpital avait été fermé par l'ennemi au début de décembre 1914. sous prétexte que, de ses fenêtres ou de ses toits, des signaux étaient faits aux troupes françaises qui occupaient les hauteurs avoisinant la ville. M. Guérin fut alors arrêté comme responsable et courut à ce moment un véritable danger.

« Depuis la délivrance de Lunéville, qui reste soumise à de fréquents bombardements, et la réouverture de l'hôpital, converti depuis deux ans en hôpital de contagieux, M. Guérin ne cesse de diriger l'œuvre avec un dévouement et une générosité exceptionnels. Aussi, le 14 mai 1916, M. le Président de la République, sur la proposition du Général commandant la place, décerna-t-il le Croix de Guerre à M. Guérin, qui a ainsi la rare et patriotique fierté d'en porter le ruban à côté de celui d'engagé volontaire de 70.

« Reçu second à l'Ecole Polytechnique, il s'engagea en 70 comme simple artilleur, refusant le grade de sous-lieutenant qui lui fut offert, et c'est comme brigadier qu'il fut fait prisonnier avec l'Armée de Metz.

« Après la guerre, il resta, pendant de longues années, officier d'artillerie de réserve. »

Nous ajouterons, ce que tous nos camarades savent d'ailleurs, que, depuis plus de 40 ans, M. Edmond Guérin apporte sa collaboration la plus dévouée au développement industriel et économique de sa région, comme membre de la Chambre de Commerce de Nancy, président de la Société des Faïenceries de Lunéville et de Saint-Clément, administrateur des Verreries de Portieux, président de la Société des Salines de Rosières-Yarangéville ; administrateur de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est, de la Compagnie de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons, président de la Chambre Syndicale des Faïenceries de France, etc., etc.. : et qu'il est estimé et vénéré de tous, autant pour son caractère que pour son intelligence.

En lisant le prochain Bulletin, il va protester énergiquement contre ce qu'il appelle une « trahison de famille ». Cette trahison, nous la faisons joyeusement, avec enthousiasme : nous la lui devions.