Pierre-Félix (Antoine) JABIN (1800-1833)

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1820 ; entré classé 7 et sorti classé 8 sur 68 élèves), et de l'Ecole des Mines de Paris (entré classé 2 sur 3 élèves). Corps des mines.

Fils de Claude Joseph JABIN, lieutenant-colonel, et de Claire Adorna MARARYE.


Extrait du LIVRE DU CENTENAIRE DE L'ECOLE POLYTECHNIQUE, tome III page 142 :

JABIN, de la promotion de 1820 de Polytechnique, avait été envoyé professer à Saint-Étienne dès sa sortie de l'École des Mines. Il profita des coutumes administratives de l'époque pour s'occuper, avec son professorat, de directions d'affaires industrielles. Il dirigea d'abord une verrerie où il réalisa un perfectionnement notable en substituant au carbonate de soude, produit coûteux, le mélange, beaucoup plus économique, de sulfate de soude et de charbon, et cela, sans noircir le verre, ce qui avait été l'obstacle contre lequel on s'était jusqu'alors buté. Outre la mine de Bérard, où il devait trouver la mort, il avait dirigé plusieurs autres mines de houille.

Le 31 mars 1833, Jabin, qui était Professeur de Minéralurgie et de Docimasie à l'École de Saint-Etienne, assistait à l'essai d'une machine à vapeur qu'il venait de faire installer sur la mine de Bérard, qu'il dirigeait. Pour éviter une mise imminente aux molettes, Jabin, n'ayant pu réussir à fermer l'admission de vapeur, se précipitait sur le frein du volant; le choc contre les molettes ne put être évité; la chaîne de suspension rompue vint le frapper à la tête et le tuer sur le coup. Il n'avait que 31 ans. Pour honorer sa mémoire, son nom fut donné à un puits de la mine que la fatalité devait poursuivre en l'atteignant de deux de nos plus grandes catastrophes; quelque superstitieux aurait pu croire à un mauvais sort provenant de l'appellation et de sa cause.

Les catastrophes du Puis Jabin firent 70 morts en 1871 et 186 morts en 1876. A la suite de ces accidents, Henry LE CHATELIER et Ernest MALLARD entreprirent des recherches couronnées de succès sur les coup de grisou.