Jean MERLY (mort en 2007)

Décédé le 26 décembre 2007 à Carrières sur Seine.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1948). Ingénieur civil des mines.


Jean Merly (E 48)
par Maurice Chalon (promotion 1948 de l'Ecole des mines de Saint-Etienne)

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Janvier/février 2008 N° 431.

Jean Merly est entré Major à l'École. Il a donc été président d'office, jusqu'à ce qu'on se connaisse mieux pour effectuer l'élection.

Après un court passage au charbon, il rejoint les aciéries Bedel : vielle maison avec un patron du genre Maître de forge, fabriquant les aciers au creuset.

Je travaillais moi-même à St-Étienne chez Deltal, fabriquant des outils pour tailler des engrenages et notre collaboration nous a permis de fabriquer des outils de qualité. Nous avons donc pu continuer une forte amitié dans le travail. Merly avait d'ailleurs commencé à étudier les aciers frittés mais ce ne pouvait pas être rentable en face des Suédois qui frittaient des minerais à haute teneur en fer.

Puis nous avons été absorbés par le même groupe, le groupe Creusot-Loire et Merly qui avait une bonne notion de l'avenir de la profession, avait été nommé Directeur Général. Après regroupement de nos sociétés avec Champagnole, acquise sous proposition de Merly, Creusot-Loire nous a nommé un Directeur de Division de son cénacle. Nous avons l'un et l'autre quitté, Merly rejoignant alors Nobel Bozel.

Se sachant sur la fin. il a tenu à apparaître à la fin du déjeuner de promotion du 9 décembre où il a été applaudi debout et il a dit clairement qu'il avait rempli sa vie mais qu'il ne supporterait pas son déclin et 15 jours après, avec ses enfants, nous avons assisté à son coma conduisant à son décès le 24 décembre.

Merly c'était Merly
Il roulait les R.
Quand j'ai attribué le nom d'une station de Métro, lui c'était Cambronne.
On ne s'est jamais séparé.

Maurice Chalon (E48)


Commentaires de Jean-Pierre Maquaire (promotion 1966 de l'Ecole des mines de Saint-Etienne) :

J'ai pour ma part connu Merly en tant que Directeur Commercial de Bozel Electrométallurgie de 1980 à 1986. Il était Directeur Général de la société, et avait les plus larges pouvoirs. Bozel avait un dynamisme remarquable et se développait là où d'autres sociétés rencontraient des difficultés. Nous avons développé les ventes du silicium métal dans le monde entier et en particulier au Japon, et une usine neuve a été réalisée dans l'Ain pour assurer les volumes et la qualité. Une usine de calcium métal a été entièrement remaniée, et ses produits livrés là aussi mondialement, en particulier en Corée. Un développement majeur était lancé tous les deux ans, et la société affichait une rentabilité à deux chiffres, remarquable dans cette profession. Merly savait contrôler tout en déléguant largement à ceux auxquels il faisait confiance. Il en résultait une équipe gagnante, travaillant dans une atmosphère chargée en énergie, où tout avançait rapidement. Vendue à Péchiney par le groupe Bozel en 1984 ("le groupe Nobel vendait les diamants de sa couronne"), Péchiney garda intacte l'équipe Bozel dans ses activités. Nous étudiâmes alors la possibilité d'une fabrication de Silicium en Tasmanie pour livraison sur le pacifique, et ce projet fut approuvé et lancé. Ce fut mon meilleur patron, les séminaires commerciaux organisés dans le monde entier souvent avec les conjoints avaient permis à nos femmes de se connaître et nous sommes restés en relation pendant les 20 ans qui ont suivis. Ayant appris par un autre camarade de sa promo - Dominique Robert, avec lequel il m'avait mis en relation - que sa santé se détériorait, nous avions été prendre le thé chez lui avec mon épouse trois semaines avant son décès, et ce fut un grand moment.

En résumé, une vie professionnelle avec une vision, de l'énergie à revendre, énergie transmise à une équipe, une réussite ! Énergie que l'on retrouvait dans la relation amicale sans faille, avec toujours beaucoup de gaîté !

Monsieur Merly, merci pour tout cela et au revoir.