Jean Henri PAGEZY (1894-1970)

Fils de Jules PAGEZY et de Camille des HOURS. Petit-fils de Henry PAGEZY et de Louise LICHTENSTEIN (1816-1892). Arrière-petit-fils de Jean LICHTENSTEIN et de Jeanne Henriette BAZILLE. Par ces arrière-grand-parents, Jean Henri PAGEZY est en parenté (5ème degré) avec Charles LEDOUX, le fondateur de Peñarroya.
Frère des généraux Eugène Henri Jacques PAGEZY (X 1893 ; 1875-1946, il mit au point des armes anti-aériennes avec Charles Etienne fils du grand chimiste Henri SAINTE-CLAIRE DEVILLE) et Jules Emile Eugène PAGEZY (X 1894 ; 1876-1939) et oncle ou beau-frère de 4 polytechniciens.
Epoux de Odette ABRIC.
Père de Roger Jules Maurice PAGEZY (né en 1930 ; X 1949, corps des mines) qui a eu la gentillesse de nous transmettre la biographie rédigée par Armand Mayer, ainsi que la photo en bas de page.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1913), et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines.


In Memoriam
par l'Ingénieur Général des Mines Armand MAYER

"PAGEZY est mort" - Telle est la nouvelle qui a éclaté comme une bombe lors de notre réunion de promotion du 23 Avril. Et ce fut comme si, d'un seul coup, un voile de deuil était tombé sur la salle. Car PAGEZY, pour notre promotion, pour nous tous qui le connaissions depuis près de soixante ans, c'était plus qu'un camarade, plus même qu'un ami. Il était, avec nos Caissiers, le fanion de notre promotion.

Il représentait pour nous, qui avions travaillé et concouru ensemble, toutes les qualités que nous appréciions le plus : intelligence brillante, rapidité de compréhension extraordinaire, sans spécialisation ni oeillères, mais aussi aptitude au sport, aux performances physiques. Nous l'avions vu se casser le poignet dans une chute en faisant le grand soleil à la barre fixe. Nous le savions excellent joueur de tennis, pilote d'avion. Mais surtout il avait cette affabilité, cette gentillesse, cette ouverture grâce à laquelle il ne comptait parmi nous que des amis. Après la mort de CARCOPINO qui pour nous restera toujours le "maj", c'est lui que nous reconnaissions tous comme le plus brillant de la promotion.

Quant à moi, c'est toute une vie d'intimité qui se trouvait coupée. Je perdais un ami avec lequel j'avais été à l'X et aux Mines, que j'avais retrouvé en Champagne, en 1915, dans un poste de commandement d'infanterie ou j'arrivais gravement blessé et où lui était observateur comme on l'était à l'époque, sans moyens, ni liaisons, avec lequel j'avais travaillé entre les deux guerres sur les projets d'électrification des Pyrénées et qui pendant la dernière guerre, alors que j'étais à l'armée, en Afrique du Nord, s'occupait de ma famille restée à PARIS.

Ses succès au cours de sa carrière furent le prolongement de ceux qu'il avait obtenus à l'Ecole. D'abord dans l'Administration, où après deux ans à MONTPELLIER il fut appelé à faire partie de la Mission de Contrôle instituée dans le bassin de la Ruhr [A propos de la MICUM, voir la biographie d'un autre grand ingénieur des mines protestant, Emile COSTE]. Puis à la Société Minière et Métallurgique de Penarroya où il entra dès 1925. C'est là qu'il put faire valoir ses qualités de technicien, d'organisateur et d'homme. Il en est nommé Directeur Général adjoint en 1931. Peu de temps après, en 1935, sans quitter Penarroya, il est nommé Administrateur délégué de la Société d'Eclairage et Force par l'Electricité. Et puis c'est en 1942 sa nomination comme Directeur Général de Penarroya dont il devient successivement Administrateur, puis Président en 1958. Pendant toute cette période, son activité s'identifie à celle de cette magnifique Société à laquelle il assure une expansion mondiale.

Successivement ce sont, sous son impulsion, la mise en exploitation de mines de charbon en Espagne, la création de la raffinerie française de Noyelles-Godault et le pari sur le sous-sol des Cévennes, le développement du Maroc avec les Mines d'Aouli et l'association avec Jean WALTER sur Zellidja, enfin, le déploiement en Amérique du Sud et particulièrement au Chili.

Et puis en 1964, c'est l'âge fatidique de la retraite avec sa nomination comme Président d'Honneur de la Société.

Mais PAGEZY avait alors conservé une activité et gardé ses fonctions au Conseil d'Escompte de la Banque de France, ainsi que comme Administrateur de diverses Sociétés.

Maintenant rien de tout cela n'est plus. Mais les siens peuvent être assurés que la famille polytechnicienne à laquelle il a donné un fils, comme lui Ingénieur au Corps des Mines, conservera son souvenir comme l'une de ses figures les plus brillantes et les plus aimées.


La chasse comme la vigne à Montpellier ont été les deux passions de Henri PAGÉZY.


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Jean Henri PAGEZY en voyage touristique
Photo coll. privée de Roger PAGEZY



Le futur général Jules Emile Eugène PAGEZY (frère de Jean Henri), élève à Polytechnique.
(C) Photo collections de l'Ecole polytechnique