Guy SEGUIN (1922-2009)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1942). Ingénieur civil des mines.


Biographie succincte publiée dans MINES Revue des Ingénieurs, septembre-octobre 2009.

Guy Seguin nous a quittés le 29 août 2009.

Il a toujours fait rayonner autour de lui la joie de vivre et la bonne humeur.

Nous n'oublierons pas son sourire malicieux et sa grande bonté.

Son voyage de la vie est bouclé puisqu'il est né le 8 septembre 1922 à Crézançay, petite commune voisine de Saint Loup et aujourd'hui, il y reposera parmi les siens dans le caveau familial où sont déjà ses parents, sa soeur, son frère, sa belle-sœur, ses trois neveux et un petit-neveu.

Né il y a donc près de 87 ans à Crézançay d'une famille attachée à cette terre du Berri, il a fréquenté l'école communale de Loye sur Arnon à quelques kilomètres d'ici où résidaient ses grands-parents Michaud. Son grand-père Michaud était également un homme de la terre, mais qui avait créé des activités industrielles prospères à Limoges et St Amand. Peut-être est-ce un peu lui qui a orienté la vocation future de Guy vers l'industrie.

Guy, qui a toujours aimé l'anecdote, nous racontait souvent ses souvenirs de la communale où il faisait plusieurs kilomètres l'hiver dans la neige pour rejoindre l'école.

Il revenait toujours avec plaisir pour les vacances chez ses chers parents à Crézançay où sa vie était rythmée par la pêche à la ligne, les travaux des champs et les parties de foot sur la place du village.

Puis il poursuivit ses études secondaires à l'Institut Sainte Marie à Bourges où il obtint des résultats brillants. Il choisit alors de s'orienter vers la profession d'ingénieur.

Mais la guerre est arrivée et ses classes préparatoires ont été bien perturbées : d'abord le lycée Louis Le Grand replié à Bayonne, puis le lycée du Parc à Lyon en zone libre, neuf mois de Chantiers de Jeunesse en Auvergne et deux ans de STO en Allemagne puis retour en France et l'école des Mines de St Etienne un peu tronquée par la guerre.

Il n'avait gardé que les bons souvenirs de ses années pourtant difficiles d'Allemagne et une amitié forte avec ses camarades de chambrée qu'il n'oubliait pas d'aller visiter lorsqu'il passait dans le Rouergue.

Il commença alors sa brillante carrière professionnelle à Montceau les Mines en 1947 aux Houillères de Blanzy non sans avoir préalablement épousé non loin d'ici, à Venesmes, Colette pour former un couple solide qui a défié le temps : 62 ans de mariage.

Il a démarré sa carrière de mineur comme ingénieur ordinaire au fond puis a gravi rapidement les échelons de la hiérarchie des Charbonnages de France : ingénieur divisionnaire, ingénieur principal, ingénieur en chef, directeur technique et enfin directeur général des Houillères de Provence à Gardanne près d'Aix-en-Provence.

Montceau l'aura beaucoup marqué et il s'y sera créé avec Colette des amitiés indéfectibles, qui ont perduré jusqu'à aujourd'hui. Certains de ses vieux amis ont disparu, d'autres sont là aujourd'hui. Qu'ils en soient tous particulièrement remerciés.

Puis est venu l'âge de la retraite où il a décidé de revenir dans son Berri natal près des siens et de ses racines.

Il a donc passé avec Colette 26 belles années à la recherche de son passé et à parcourir cette terre qu'il a tant aimée.

Aujourd'hui, même si cette fin était inéluctable avec des derniers moments très difficiles, nous sommes tous tristes et sensibles à l'amitié et à la prévention de leurs voisins et amis de Bourges et de Rousson.

Il aura été un bon mari, un bon père, un bon grand-père, un bon arrière-grand-père, un bon beau-père aimé, un patron et un ami respecté et fidèle.

Nous retiendrons aussi de lui son respect des autres, sa droiture et son sens de la décision.

Nous retiendrons aussi son éternel optimisme notamment dans les moments difficiles. Il avait choisi un métier aux aléas nombreux, un métier d'homme avec tous ses dangers et malgré les situations délicates qu'il a eu à gérer, il a toujours su garder cet humour légendaire et cette force de caractère qui le caractérisaient.

Il aimait les choses simples : peu attaché aux valeurs matérielles, il aimait beaucoup la chasse, la pêche, le bridge, la pétanque (mais avec des boules hors normes qui lui permettaient de tout gagner) et le jeu de dames qu'il a pratiqué jusqu'au dernier jour.

Ses parties de chasse à Montceau resteront légendaires notamment avec ses compères Guyon et Grivaud.

Quant à la pêche à la ligne, il n'avait pas son pareil pour pêcher le chevesne à la volante et prendre du poisson là où personne n'en prenait.

Ses passions lui valaient bien de se faire un peu houspiller par Colette mais cela ne durait jamais bien longtemps, heureusement.

Enfin nous retiendrons de lui son courage : il lui en a fallu quand il perdit sa sœur de 19 ans, il lui en a fallu au quotidien dans son travail ponctué par les moments terribles des accidents de la mine et il en a fait preuve dans ses dernières semaines pour supporter la maladie et la souffrance.

Aujourd'hui il est dans la sérénité et la paix.

Puissions-nous nous enrichir des leçons d'une vie qui restera un exemple pour nous tous et en retenir les valeurs qu'il aura su nous inculquer.