LES ANNALES DES MINES
REALITES INDUSTRIELLES Novembre 2003

Sommaire détaillé

 
  EDITORIAL
(voir aussi version PDF)

par Michel-Louis LEVY
Rédacteur en Chef des Annales des Mines


La civilisation automobile face au défi
du développement durable

 

TRANSPORTS ROUTIERS DE MARCHANDISES ET DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE : UNE NECESSITE INCONTOURNABLE ?

par Maurice Bernadet
Laboratoire d'économie des transports, Lyon

Face au « tout route » qui suscite des oppositions croissantes, de nombreuses propositions sont avancées qui permettraient de réduire la place du transport routier de marchandises et de développer les modes « alternatifs ». Une analyse rigoureuse, toutefois, conduit à reconnaître que la croissance du mode routier dans tous les pays européens développés est liée à des phénomènes structurels d’évolution de nos systèmes de production et de distribution, de sorte que réaliser le « découplage relatif » de la croissance et du transport routier, implique des efforts à long terme, certainement coûteux, parce qu’ils devront aller à l’encontre des tendances spontanées.
 


DROIT AU TRANSPORT : OU EN EST-ON ?
QUELQUES ENSEIGNEMENTS DU PROGRAMME DE RECHERCHE
“ DEPLACEMENTS ET INEGALITES ” Puca/Predit 1999-2002

par Bernard Duhem
Secrétaire permanent du Predit
et Patrice Aubertel
Chargé de mission au Paca

En France, pendant longtemps, parler de transports et de mobilité des personnes à faibles ressources a sous-entendu, quasi systématiquement, l’usage des transports en commun. Or il apparaît désormais que transports en commun et voitures particulières sont deux modes complémentaires à mobiliser de concert. La voiture gage de liberté ? Oui en tant qu’élément de choix. Mais il y a ceux qui peuvent choisir et les autres. La voiture a aussi ses captifs
 


LES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION DANS LE MONDE ET LEURS CONSEQUENCES

par Jean Chapelon
Observatoire national interministériel
de sécurité routière

Il est possible, en extrapolant à partir de données connues, d’évaluer à près de 540 000 le nombre annuel de tués dans des accidents de la circulation dans le monde. S’il faut s’attendre à une aggravation de la situation dans les pays en voie de développement, on peut penser, même si ce point fait controverse, que les progrès des pays riches pourront continuer encore longtemps grâce au renforcement des automatismes. Un enjeu des années futures est d’améliorer les connaissances de l’insécurité routière grâce à des systèmes d’information plus complets sur les causes et les conséquences médicales des accidents.
 


EXISTE-T-IL DES SEUILS DE SATURATION DE LA MOBILITÉ DES PERSONNES ?

par Francis Papon et Jean-Loup Madre
Inrets-Dest

La circulation des personnes ne cesse de croître avec le développement économique : nous parcourons plus de kilomètres dans le même laps de temps, et nous pratiquons nos activités quotidiennes dans des lieux plus éloignés de notre domicile. Plus rapides, nos moyens de transport, notamment la voiture particulière, sont hélas plus nuisants et peu compatibles avec un développement durable. Y a-t-il des limites propres au fonctionnement du système de transport, des limites économiques, des limites spatiales, des limites démographiques, sociales ou culturelles à cette croissance de la mobilité ?
 


TENDANCES LOURDES, CONSEQUENCES ET INFLEXIONS
POSSIBLES DU TRAFIC ROUTIER

par Jean Delsey
Inrets
(Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité)

La forte amélioration du véhicule automobile, en termes de performances et de confort, conjuguée à une élévation lente mais régulière du niveau de vie, qui permet de disposer de véhicules performants, confortables et relativement économes en carburant n’est-elle pas la véritable cause de l’accroissement du trafic routier ? Pour réduire cette croissance, des inflexions restent possibles, qui concernent la technique des véhicules, mais, surtout, la mise en place de réglementations relatives aux véhicules et à l’aménagement du territoire.
 
 

TRANSPORTS ET DEVELOPPEMENT DURABLE : VERS DES POLITIQUES
INNOVANTES EN MILIEU URBAIN

par Michel Rousselot

Les grands enjeux du développement durable posent de redoutables défis aux responsables des politiques de transports. En milieu urbain, la contradiction s’aggrave entre la dispersion de l’habitat et la mobilité d’une part, et la volonté de limiter la pollution, la congestion, les émissions de gaz à effet de serre d’autre part. Des politiques de transports résolument innovantes supposent la remise en question des perspectives à long terme et, même, des modes de vie. Ce qui nécessite l’ouverture d’un débat public, lui-même alimenté par des visions novatrices de la ville du futur. Comment conduire un tel débat ?
 


FUTURES EVOLUTIONS DES MOTORISATIONS DANS L'AUTOMOBILE

par Philippe Pinchon
Institut français du pétrole

Un des défis majeurs d’aujourd’hui est celui de la maîtrise de l’impact de l’automobile sur l'environnement et particulièrement sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre, au premier rang desquelles le gaz carbonique. De nombreux leviers doivent être activés pour rendre l'automobile, et plus généralement le transport routier, compatible avec le développement durable. Les innovations et les progrès technologiques sont amenés à jouer un grand rôle, particulièrement pour ce qui concerne les systèmes de motorisation.
 


TRANSPORT ROUTIER : DES CARBURANTS TRADITIONNELS
AUX SOLUTIONS DE RUPTURE TECHNOLOGIQUE

par Bernard Bensaid
Ingénieur chargé d'études,
Direction des études économiques,
Institut français du pétrole

Les études de prospective énergétique menées à l'horizon 2030 convergent sur un maintien de la part du pétrole dans le bilan énergétique mondial à hauteur de 40 % et sur une forte croissance de la demande pétrolière (+60 %) d'ici 2030. Dans ce contexte, deux défis majeurs sont à relever : assurer le renouvellement ainsi que l'accroissement des réserves pour alimenter les véhicules en carburants traditionnels et limiter la progression des émissions de CO2 du transport routier, grâce à des solutions technologiques innovantes aussi bien en termes de motorisation que de sources d'énergie.
 


L’ACCES A L’AUTOMOBILE DANS LES PAYS EMERGENTS

par Jean-Martial Breuil et Sophie Bastide
PSA, Direction de la stratégie et produit Groupe

Pour l’industrie automobile, les pays de la triade (Europe occidentale, Amérique du Nord et Japon) représentent toujours les plus forts débouchés, même si leur part a diminué au cours de la dernière décennie au profit des pays émergents et notamment asiatiques. Ces derniers réunissent les multiples conditions pour développer une industrie automobile.
 


CHAOS AUTOMOBILE A SÃO PAULO

par Etienne Henry
Directeur de recherche
Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS)

Les encombrements de voirie à São Paulo atteignent le seuil de l’ingouvernable, de la paralysie démographique et de l’éclatement spatial. Malgré un fort développement des moyens de transport, la mobilité quotidienne y stagne. De puissants contrastes sociaux, modulent tous ces phénomènes. Les transports individuels l’emportent désormais sur les déplacements collectifs et rien n’arrête l’accroissement exponentiel de l’automobile. De telles entorses au développement durable, tel qu’il est internationalement prôné, sont-elles un phénomène local ou s’agit-il d’un contre-modèle appelé à se reproduire ailleurs ?
 


ENTRE REVE DE L’AUTOMOBILE ET REALITE DES VILLES CHINOISES

par Julien Allaire
IEPE-UPR Grenoble

Et si la Chine avait autant d’automobiles que les pays industrialisés ? Le gouvernement chinois a choisi de développer l’industrie automobile et sa consommation pour favoriser la croissance économique du pays, mais les villes chinoises façonnées depuis des décennies par les moyens de transports non motorisés ne peuvent s’adapter rapidement à ce nouveau mode de transport. Il semble nécessaire de trouver d’autres réponses à la demande de mobilité croissante.
 
 

LES CONDITIONS D’UNE MOBILITE ALTERNATIVE A L'AUTOMOBILE INDIVIDUELLE

par Claude Soulas
Inrets-LTN
et Francis Papon
Inrets-DEST

La voiture particulière assure aujourd’hui les trois-quarts des kilomètres parcourus en France et 43 % dans le monde ; elle semble être devenue le moyen incontournable de notre mobilité. Mais peut-on imaginer une autre organisation de nos déplacements ? Trouve-t-on des lieux où l’on peut s’en passer ? A défaut, peut-on développer un modèle alternatif, avec quelles solutions, transports publics, modes non motorisés, intermodalité? Comment y parvenir et quelles sont les conditions nécessaires ?
 
 

LES SYSTEMES DE VOITURES PARTAGEES, CHAINON MANQUANT
ENTRE LE TRANSPORT EN COMMUN ET LA VOITURE PARTICULIERE ?

par Simone Feitler
Renault SA

Il existe, dans les pays à fort taux de motorisation, des innovations dans l’offre de transport pour la réalisation de certains déplacements : les systèmes de voiture partagée permettent l’usage de la voiture comme « un moyen de transport public individuel ». Trois types de services ont vu le jour : le « car-sharing » ou auto-partage, déjà bien implanté et qui connaît une certaine diversification, les « station-cars », concept exclusivement américain, et les voitures en libre-service. Ces deux derniers services limitent leur offre à des voitures électriques et ne sont encore qu’à un stade expérimental.
 
 

CESSONS D’ENCOURAGER LA DEMANDE DE TRANSPORTS

par Yves Martin
Ingénieur général des Mines

En n’imputant pas à la mobilité tous les coûts externes qu’elle implique, nous induisons une demande de déplacements des personnes et des marchandises qui excède leur utilité sociale réelle. La subvention accordée aujourd’hui à la mobilité urbaine est considérable. Elle résulte de la gratuité injustifiée, qui a, en outre, des conséquences perverses sur l’urbanisme, de l'usage de nos rues par les automobiles. Nous économiserons beaucoup de carburant et de temps, le jour où l'utilisation de l'automobile en ville sera régulée par un péage.
 
 
Retour sommaire