Jacques Alexandre Marie DANLOS (1881-1916)

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1900, entré major et sorti classé 3 sur 247 élèves) et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines.

Fils de Henri Alexandre DANLOS (1844-1912), médecin qui termine sa carrière comme chef de service à l'hôpital Saint-Louis à Paris, et de Marie Pauline RÉMOND. Petit-fils de François Alexandre DANLOS, boucher à Paris (Montmartre) et de Rose Parquet.


Biographie par M. L. DE LAUNAY, Inspecteur général des Mines, Membre de l'Institut. Voir également l'introduction de l'article de Louis de Launay sur les ingénieurs des mines morts au cours de la guerre 1914-18.

Publié dans Annales des Mines, 1922, tome II

Nous reproduisons, sur Jacques Danlos, une notice de son camarade M. Niewenglowski.

Jacques Danlos, ingénieur au Corps des Mines, capitaine d'artillerie, mobilisé le 2 août 1914, à la Rochelle dans l'artillerie de côte, demanda à partir avec une batterie de réservistes dans la zone des armées. C'est ainsi qu'il fut envoyé, dès les premiers jours de la guerre, dans le camp retranché de Paris, où il travailla activement à l'organisation de la défense. Après la bataille de la Marne, aux travaux d'achèvement du plan protecteur s'ajouta l'entraînement intensif des troupes. Pendant toute cette période, le capitaine Danlos se dépensa sans compter ; et, dans son séjour aux forts de Paris, il contracta le germe de la maladie à laquelle il devait succomber.

Lorsque, vers le milieu de 1915, les travaux du Camp retranché de Paris parurent d'une utilité moins urgente, Jacques Danlos céda aux sollicitations qui l'engageaient à aller au quatrième bureau du Ministère de la Guerre (Bureau des Chemins de Fer), où il put mettre à profit ses connaissances techniques d'ingénieur du Contrôle, tout en continuant à consacrer une partie de son temps au Ministère des travaux publics.

Bien que se sentant déjà gravement atteint, il mit son honneur à refuser tout congé de santé et à continuer sans repit sa tâche au quatrième bureau. Vers la fin de 1915, forces le trahirent, et il dut être envoyé d'urgence à Cambo pour recevoir les soins qu'exigeait son état. Il n'était malheureusement plus temps et, en janvier 1916, il s'éteignait dans sa trente-cinquième année. Si cette fin n'a pas l'éclat de celle de ses camarades tués au front, le capitaine Danlos n'en a pas moins fait, pour son pays, le sacrifice de sa santé et de sa vie.

Élégant sans recherche et d'une tenue toujours irréprochable, Jacques Danlos était d'une politesse exquise. Mais, s'il réservait à tous un accueil également aimable, il montrait envers ses intimes des qualités toutes particulières d'attachement et de fidélité, qui faisaient de lui un ami charmant et sûr. La facilité avec laquelle il réussissait toutes choses avait accentué l'optimisme naturel de son caractère ; et sans jamais se laisser rebuter par aucun obstacle, il ne perdait même pas courage devant la maladie qui le terrassait et il faisait des projets d'avenir jusqu'à la veille de sa mort.

Esprit curieux et enthousiaste, Danlos était toujours avide de nouveauté ; et, après avoir entrepris de grands voyages dans toute l'Europe, dans le bassin de la Méditerranée et en Amérique, il ne rêvait que de se remettre en route. S'intéressant également aux ouvrages d'art et à la beauté des sites, aux moeurs des habitants et à leurs industries, à la littérature et aux sciences physiques et naturelles, il avait recueilli dans sa prodigieuse mémoire une foule de documents qui faisaient de lui une encyclopédie vivante, mais une encyclopédie choisie, où les meilleures choses avaient la plus large place.


Danlos, élève de Polytechnique
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