Gaston Joseph SCIAMA (1856-1926)


Sciama, élève de l'Ecole des Mines de Paris (photo prise en 1877)
(C) Photo collections ENSMP

Né le 3/10/1856 à Montmorency (Val d'Oise). Décédé le 22/11/1926 à Paris.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1874) : il entre aux cours préparatoires le 25/10/1873, classé 2 ; il est admis comme externe le 24/10/1874, classé 2 ; il sort le 12/6/1877, classé 7. Ingénieur civil des mines.

Sciama terminera sa carrière comme Président du conseil d'administration et directeur de la Société Bréguet.

Chevalier de la Légion d'honneur en 1889, officier en 1900.


Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1933 :

Extrait d'un discours de M. GROSSELIN, président de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1933

Je ne nommerai, parmi les [anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris] pionniers [de l'électricité], Postel-Vinay, Sciama et Desroziers.

Postel-Vinay, sorti de l'Ecole en 1874, fonde la maison de construction qui porte son nom. L'exposition d'électricité de 1881, s'ouvrant à Paris comme un palais des mille et une nuits, avait révélé au grand public du monde entier des merveilles encore ignorées : le téléphone, la lampe à incandescence, le tramway électrique. Dès lors, Postel-Vinay, suivant constamment les progrès de l'industrie nouvelle, construit successivement des dynamos, des alternateurs de puissances croissantes, du matériel de traction électrique; administrateur d'un grand nombre de sociétés d'électricité, il devient président de la Compagnie du Chemin de fer métropolitain de Paris, organe essentiel de la vie de la grande ville.

Sorti de l'Ecole en 1877, Sciama collabore à l'éblouissante exposition de 1881 et au célèbre Congrès qui définit les unités électriques.

Les articles qu'il publiera ce sujet, dans la nouvelle Revue, attirent l'attention d'Antoine Bréguet, qui l'attache comme sous-directeur à la maison de construction électrique qu'il vient de fonder. Sciama donna dès lors un grand exemple aux industriels français en faisant confiance aux jeunes inventeurs, ses compatriotes, si ingénieux et dont, le plus souvent, la science ne le cède en rien à celle des étrangers.

C'est ainsi qu'il construit la dynamo de notre camarade Desroziers, qui a trop tôt abandonné l'électricité où il avait brillamment débuté en inventant le compteur qui est devenu le compteur Thomson.

Sciama ne se contente pas d'être un grand technicien; fidèle aux traditions sociales qu'il a puisées à l'Ecole, il défend la loi sur les retraites ouvrières; il fonde, avec Postel-Vinay, et il préside le Syndicat des Industries électriques; il présente une série de rapports très remarqués sur les questions douanières, sur la réforme de l'octroi, sur les assurances contre les accidents; membre de la Chambre de Commerce, délégué par elle au Comité consultatif des chemins de fer, il y présente un rapport sur le rachat des réseaux dont il montre les dangers. Pendant la guerre, en 1917, il crée la Fédération d'hygiène, qui s'est donné pour tâche la lutte contre la tuberculose.

La Société Internationale des Electriciens, qui avait appelé à sa présidence Postel-Vinay, en 1894, et Potier, en 1895, leur donne Sciama comme successeur immédiat; elle est présidée ainsi, pendant trois années consécutives, par trois mineurs, électriciens autodidactes.

Enfin, comme Reumaux, Sciama doit reconstituer, après la guerre, son usine de Douai dévastée, et il a la joie de la voir tourner en plein dès 1923.

Voir aussi : biographie sur site web du SIPPAF