LES ANNALES DES MINES – GERER ET COMPRENDRE
n°56 JUIN 1999

SOMMAIRE DÉTAILLÉ

ÉDITORIAL

 
 
REALITES MECONNUES 

Cet obscur objet du débat : le temps de travail

Par Éric BALLOT, Pascal LE MASSON, Frédérique PALLEZ et Blanche SEGRESTIN

Centre de Recherche en Gestion (CSG) – École des Mines de Paris

Que savons-nous du temps de travail ?

Si la loi le définit comme le temps pendant lequel le salarié est à la disposition permanente de l’employeur sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles, l’observation attentive des mises en œuvre locales fait ressortir une notion à la fois floue dans sa définition opératoire et extraordinairement variée dans applications concrètes.

Alors que l’application des 35 heures amène les partenaires sociaux à reconsidérer en profondeur leurs positions, que savons-nous donc vraiment du temps de travail, tel qu’il est vécu, défini, mesuré et contrôlé dans les entreprises ?
 
 

LE SUJET évident de l’ENTENTE : les 35 heures

Commentaires sur l’article de E. Ballot, P. Le Masson, F. Pallez et B. Segrestin

" Cet obscur objet du débat : le temps de travail "

Par Dominique TONNEAU

Centre de gestion scientifique CSG – École des Mines de Paris

L’histoire a abouti à des compromis liés aux spécificités de chaque entreprise ou aux conditions de travail locales, qui se sont parfois traduites par des modes particuliers de décompte du temps.

A partir du moment où l’on remet tout à plat, c’est toute cette problématique qui va ressurgir, avec son cortège d’incompréhensions de part et d’autre.
 
 
 
 

l’épreuve des faits 

 

L’avenir est à nouveau ouvert

Stratégies de profit, formes d’internationalisation et nouveaux espaces de l’industrie automobile

Par Robert BOYER

Directeur de recherche CNRS, CEPREMAP, EHESS

et Michel FREYSSENET

Directeur de recherche CNRS, CSU, GERPISA-Université d’Évry

La production " au plus juste " et la globalisation sont-elles les conditions nécessaires de la réussite pour les firmes de l’industrie automobile à l’avenir, comme l’affirment de nombreux commentateurs et experts, ou bien peut-on discerner plusieurs voies possibles ?

Pour répondre à cette question, il convient de faire un retour sur l’histoire des firmes automobiles depuis le début des années soixante-dix.



 

TEMOIGNAGE 

 

LA régulation des marchés

Réflexions à partir de l’expérience du premier régulateur britannique, Sir Bryan CARSBERG

Par Hervé DUMEZ et Alain JEUNEMAÏTRE

Centre de recherche en Gestion (CRG° - École Polytechnique

British Telecom a été la première grande entreprise britannique à être privatisée. Ce processus s’est accompagné de la création d’un régulateur – le premier, là aussi – du marché des télécoms, le Director General of Telecom, assisté d’un service administratif, l’OFTEL. C’est Sir Bryan Carsberg qui a été nommé à ce poste et a donc assumé le premier les fonctions de régulateur de marché, avant que ne soient créés, par la suite, des régulateurs pour le marché de l’électricité, du gaz, de l’eau, du rail, etc.
 
 
 
 

AUTRES TEMPS, AUTRES LIEUX 

 

L’APPROCHE CHINOISE DE LA NÉGOCIATION

Stratégies et stratagèmes

Par Guy-Olivier FAURE

Université de la Sorbonne, Paris V

China – Europe International Business School, Shanghaï

" On ne doit pas cuisiner du fromage de soja dans une marmite à poisson " souligne la sagesse populaire chinoise. Négocier avec des Chinois relève pourtant souvent, pour les Occidentaux, de cette alchimie très particulière dans laquelle incertitudes et incompréhensions occupent une place parfois démesurée. Cela tient au fait que le négociateur chinois assied sa démarche sur un ensemble d’hypothèses radicalement différentes de celles sur lesquelles repose l’approche de ses interlocuteurs occidentaux.
 
 
 
 

NOUS AVONS LU 

 

CHRONIQUES D’UN MANAGEMENT AFRICAIN

Par Alain HENRY

Chargé d’études à l’Agence française de développement

Chercheur associé à Gestion & Société (CNRS)

La publication par un grand patron des " secrets " de sa réussite est un genre classique. Pourtant le livre de Marcel Zadi Kess* est exceptionnel. Provenant d’un dirigeant africain, déjà, il s’agit d’une première. Mais, surtout, l’auteur présente sa vision d’un management moderne et néanmoins spécifique à son contexte culturel.

Il livre ainsi un enseignement original et utile.

Cependant, la démonstration risque de demeurer en partie voilée au regard occidental par la forme dans laquelle elle s’offre.

*M. Zadi Kessy, Culture africaine et management de l’entreprise moderne, ED. CEDA, OCT. 1998, Abidjan
 
 
 
 

MOSAÏQUE 

 

COMME LA PESTE…

A propos du livre de Rachel Beaujolin : " Les vertiges de l’emploi. L’entreprise face aux réductions d’effectifs "

Grasset/Le Monde, janvier 1999

Par Claude RIVELINE

Professeur à l’École des Mines de Paris
 
 

LES CULTURES MANAGERIALES : DES CULTURES POLITIQUES ?

A propos du livre : " Cultures et mondialisation ", sous la direction de Philippe d’Iribarne

Le Seuil, Paris, 1998

Par Michel MATHEU,

Commissariat général au Plan
 
 

L’Économie s’APPLIQUE-T-ELLE AU DROIT ?

A propos du livre de T. Kirat : " Économie du droit "

Collection Repères, édition La Découverte

Par François LéVÊQUE

CERNA – Ecole des Mines de Paris
 
 

LA RECHERCHE A L’AIDE DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE

A propos de l’ouvrage d’Anne-Sophie Perriaux

" Renault et les Sciences sociales (1948-1991) "

ED. S.Arslan, 1998

Par Blanche SEGRESTIN

CGS – École des Mines de Paris

L’HOMME éCONOMIQUE ET LA COORDINATION DE L’AGIR

A propos de l’ouvrage de Peter Koslowski : " Principes d’économie éthique "

Éditions du Cerf, paris, 1998

Par Yvon Pesqueux

Groupe HEC


 
 
 
 
L’EPREUVE DES FAITS 

 

LE SUCCÉS des marques dérivées

Par Éric DELATTRE

Professeur – IUT de l’Oise – CREIL

Qu’ont en commun Candy’up, Danette, Nescafé ou Gerlinéa ?

Il s’agit de marques dérivées, dont le nom est construit à partir du radical de celui d’une grande marque à forte notoriété, et qui bénéficient, dès lors, d’une partie de la notoriété de la grande marque, tout en ayant leurs caractéristiques propres. L’univers des marques s’élargissant sans cesse, cette pratique se développe aussi pour marquer l’appartenance de plusieurs entreprises ou enseignes à un même groupe.

Mais elle ne doit cependant pas devenir systématique : en multipliant les marques dérivées, on risque, en effet, d’épuiser la grande marque.
 
 
 
 

ENQUÊTE DE THÊORIES 

 

UNE CLASSIFICATION POUR Gérer les compétences ?

Le difficile mariage de l’individu et de l’organisation

Par Christian DEFELIX

École Supèrieure des Affaires – Université Pierre Mendès France – Grenoble II

Face à des systèmes de classification de plus en plus nombreux à faire référence au poste et aux capacités de la personne, les cadres, acteurs de la GRH au quotidien, doivent gérer de multiples tensions entre individus et organisation. Comment, en effet, intégrer dans un même outil, la prise en compte des postes et celle des compétences ? Peut-on " marier " l’individu et l’organisation, la compétence et l’emploi ? Quelles conséquences, managériales notamment, de tels dispositifs peuvent-ils avoir ?

A travers l’expérience de France Télécom, l’auteur propose une grille de lecture de ces différentes pratique.
 
 
 
 

L’épreuve des faits 

 

Le naufrage du CAR-FERRY " HERALD OF FREE ENTERPRISE "

Une crise à double visage

Par Christophe ROUX-DUFORT

Professeur – Département Management et Stratégie – Groupe EDHEC

Cet article propose une discussion critique du concept de crise en proposant deux angles d’analyse.

L’option événementielle ou symptomatique donne à voir le concept sous l’angle de l’événement déclencheur de la crise et de ses symptômes, l’option processuelle lui confère une dynamique d’incubation, d’évolution et d’amplification prise dans un laps de temps et un espace élargi.

L’étude du naufrage du Herald of Free Enterprise permet de mettre en évidence les faiblesses de l’approche événementielle au profit de l’approche processuelle pour comprendre les logiques d’incubation et de déclenchement des crises (1).

  1. Ces travaux ont été présentés lors d’un séminaire de recherche au groupe HEC en février 1998 et à la journée des IAE à Nantes, en avril 1998. Je remercie les participants, et plus particulièrement Bernard Forgues, pour leurs commentaires sur les versions intermédiaires de cet article. Je tiens à remercier aussi Gilles Arnaud et Daniel Fixari pour les réflexions et les suggestions qu’ils ont apportées pour l’amélioration de cette version.

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