Dieudonné Louis Pierre FROMENT (1894-1933)

8/2/1894 - 1/7/1933.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1914). Ingénieur civil des mines.


Pierre FROMENT -- Tué en service

Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1932 :

L'effroyable accident qui a fauché en pleine force et en pleine jeunesse la vie de notre Camarade Froment a atteint tous ceux qui le connaissaient au plus profond du cœur.

Le premier juillet dernier, une avarie survenue dans l'une des fosses de sa division exigeait le remplacement immédiat d'une cage en pleine coupe. Il accourait aussitôt, et voulant se rendre compte lui-même d'une difficulté qui retardait la manœuvre, se plaçait à l'endroit le plus dangereux, perdait l'équilibre et tombait dans le puits.

Pierre Froment était né à Abbeville le 8 février 1894, et faisait partie d'une famille de douze enfants. Petit-fils, fils et neveu d'officiers, il avait trouvé dans les fortes traditions des siens les qualités morales qu'il allait déployer dans sa vie de soldat et dans sa vie d'ingénieur.

A l'âge d'homme, Pierre Froment fut d'abord un soldat. Ses études terminées, il se préparait à entrer à l'Ecole quand éclata la guerre. Dès le mois d'août, il était aux Armées.

Il acquiert rapidement les galons de brigadier d'artillerie, est blessé à la cuisse gauche le 23 juin 1916 en portant des ordres et obtient une première citation à l'ordre de la Division. Nommé sous-officier en 1917, il est l'objet d'une seconde citation à la suite de l'attaque du 10 juin.

En décembre de la même année, il entre à l'Ecole d'Artillerie de Fontainebleau, puis est nommé aspirant le 1er avril 1918. Il suit alors les cours de l'Ecole des Chars d'Assaut, et c'est au 506e régiment qu'il terminera la guerre.

Promu officier, il commande une section de chars dans l'armée Mangin et prend part à l'attaque du 18 juillet 1918.

Sa conduite dans la journée du 19 lui vaut d'être cité à l'ordre de la Xe armée dans les termes suivants :

« Officier courageux et possédant au plus haut degré le sentiment du devoir militaire. A entraîné sa section de chars légers à l'attaque du 19 juillet 1918, en dépit des tirs précis de l'artillerie adverse. Son appareil étant momentanément hors de combat, est monté dans un autre char pour continuer à remplir sa mission. »

Quelques jours après, le 24 juillet, il est blessé pour la seconde fois.

Inscrit au Tableau de Concours pour la Légion d'Honneur le 2 mai 1921, il reçoit la juste récompense de ses brillants états de service avec la mention suivante : « Officier qui s'est fait remarquer par sa bravoure, son entrain et sa conscience. Trois citations; deux blessures. »

Les qualités que lui reconnaissait cette citation, Pierre Froment allait les développer à nouveau dans sa carrière d'ingénieur. Il quitta les armées en mars 1919 pour entrer à l'Ecole. On avait alors besoin de jeunes ingénieurs et il dut, comme ses camarades de promotion, fournir un effort sérieux pour s'assimiler en deux ans les matières d'un programme qui demande normalement trois années d'études. Il sortit de l'Ecole en avril 1921 et entra immédiatement à la Compagnie des Mines de Courrières, où on lui confiait le siège 3/15.

Tout était à faire. L'ennemi s'était retiré après avoir détruit systématiquement tout ce qui n'avait pas été abattu par le bombardement. A l'heure où le nouvel ingénieur prenait possession de son poste, on avait simplement déblayé, mis un peu d'ordre dans les ruines et installé les pompes de dénoyage. Il continua l'œuvre commencée, et au fur et à mesure que l'eau baissait dans ses puits, il dirigea avec un personnel presque entièrement nouveau le travail souvent dangereux de remise en état des galeries. Puis il reprit l'extraction, et peu à peu, développa les chantiers. A la fin de 1925, il avait la satisfaction de voir sa fosse refaire le même tonnage qu'avant la guerre.

En mars 1927, la Compagnie de Courrières lui témoignait sa confiance en le nommant Ingénieur divisionnaire et en lui donnant la direction du groupe des sièges 3/15 et 4/11.

Dans ce nouveau poste, comme technicien, comme organisateur, il fit faire de sérieux progrès aux fosses de sa division. Toujours au premier rang quand il y avait un travail pénible ou un danger, il n'a jamais ménagé sa peine.

En août 1927, il eut la douleur de voir assassiner sous ses yeux un de ses Ingénieurs, notre Camarade Jean Morel, et en essayant de s'opposer à la fuite de l'assassin, reçut plusieurs coups de feu, dont un l'atteignit à l'oreille.

Travailleur infatigable, il ne voulait prendre de repos qu'après avoir résolu jusque dans leurs moindres détails les problèmes qui se présentaient à lui. Ses camarades de promotion l'ont entendu souvent dire que le corps devait être maté, pour que l'esprit fût plus lucide. Tous d'ailleurs connaissaient sa grande franchise, mais savaient qu'il avait Un cœur excellent. Il avait ainsi le droit de demander beaucoup à ceux qui étaient sous ses ordres; mais il l'a toujours fait avec un sentiment très élevé de bonté et de justice.

Son ardeur et son courage devaient lui être fatals, et la mort qui l'avait frôlé à plusieurs reprises est venue l'arracher brutalement à ses amis et à sa famille.

Sa famille, c'était aussi sa raison d'être. Il lui consacrait tous ses loisirs et chérissait ses quatre petits enfants. Il est parti trop tôt, avant d'avoir terminé sa tâche, la lourde tâche qui échoit aujourd'hui à la femme énergique qui pleure un mari tendrement aimé. Mais il laisse aux siens le magnifique et impérissable souvenir d'une vie toute d'honneur, de dévouement et de courage.

Ses chefs, ses collègues, ses collaborateurs, un grand nombre d'Ingénieurs du Bassin et d'officiers de réserve, ses amis, ont tenu à s'incliner devant son cercueil, devant l'immense douleur de sa veuve, de ses enfants et de ses parents qui, eux, voient disparaître de façon tragique leur septième enfant.

Et une foule nombreuse s'est unie, dans la petite église de la Cité, aux prières du prêtre qui demandait la suprême récompense pour le profond croyant qu'était Pierre Froment, et qui exprimait l'espoir que notre regretté Camarade pourrait encore, dans sa nouvelle destinée, et avec plus de force peut-être, veiller sur ceux qu'il a si prématurément quittés.

Discours de M. Henri Portier,
Vice-Président du Conseil d'administration de la Compagnie des Mines de houille de Courrières

Je viens sur cette tombe, si prématurément ouverte, exprimer les sentiments de profonde tristesse et d'unanimes regrets du Conseil d'Administration de la Compagnie des Mines de Courrières.

Pierre Froment, Ingénieur diplômé de l'Ecole des Mines de Paris, était de cette promotion de 1914 qui a si largement payé son tribut à la Patrie puisque, sur un effectif de 70 élèves, 14 sont tombés au Champ d'Honneur. C'est une des promotions qui a contribué à faire décerner tout récemment à cette grande Ecole la croix de la Légion d'Honneur. Froment, parti en 1914 comme simple artilleur, termina la guerre comme lieutenant de chars d'assaut. Trois citations dont une à l'armée, deux blessures, la Croix de Guerre et la Croix de la Légion d'Honneur illustrent sa magnifique conduite.

Entré Ingénieur du fond à la Compagnie de Courrières en 1921, il ne tarda pas à s'y faire remarquer et sa nomination comme Ingénieur Divisionnaire en 1927 montre qu'il pouvait envisager l'avenir avec confiance.

Si le poste d'Ingénieur divisionnaire donne des satisfactions par suite de possibilité de plus grande initiative, combien rude est la tâche et lourde la responsabilité technique et morale. Cette tâche, cette responsabilité, Pierre Froment les avait acceptées, se faisant apprécier de ses chefs et aimer de ses subordonnés dans cette importante division de Méricourt, où moi-même j'étais Ingénieur il y a plus de trente ans.

Hélas! avec quelle tristesse succèdent à mes heureux souvenirs ceux de l'hécatombe de 1906 et aujourd'hui cette douloureuse cérémonie!

A l'inquiétude souvent éprouvée par l'épouse, lorsqu'une nécessité de service retarde le retour du mari, cette fois a fait place la cruelle réalité.

La mort inexorable est venue frapper Pierre Froment, brutalement en pleine vie, sans un dernier adieu.

Quel drame poignant. Infortunée épouse, malheureux orphelins, pauvres parents! Je m'incline profondément devant votre immense douleur et je viens vous assurer de toute la sollicitude de la Compagnie de Courrières. ...

Paroles prononcées par M. Defline, Directeur Général

La mort tragique de M. Pierre Froment est un coup d'une affreuse brutalité qui nous atteint tous au plus profond du cœur. La consternation règne ici, dans cette imposante manifestation, devant la disparition si rapide et tellement imprévue de l'un des membres les plus éminents et les plus aimés de la grande famille que forme le personnel des mines de Courrières.

L'un des nôtres vient de nous quitter pour aller à ses destinées immortelles, et la peine que nous avons de cette séparation s'accroît devant l'immensité de la douleur qui étreint la proche famille laissée prématurément derrière lui.

C'est avec une profonde émotion que je viens apporter à Pierre Froment un suprême hommage de la Compagnie des Mines de houille de Courrières, de tout le personnel de la Compagnie, de ses chefs et de ses collègues, comme de ses collaborateurs, employés et ouvriers.

Pierre Froment était né à Abbeville en 1894. Vingt ans plus tard, la guerre éclate, alors qu'il se préparait à entrer à l'Ecole des Mines. Ce qu'il fit pendant la guerre, ses camarades, des officiers de réserve vous le diront. Je rappellerai seulement que, engagé volontaire en août 1914, il terminait la guerre comme lieutenant, avec deux blessures, trois citations fort élogieuses, la croix de guerre. Un peu plus tard, en 1920, la croix de chevalier de la Légion d'Honneur venait couronner la brillante conduite de ce jeune officier qui réunissait les qualités de la belle famille militaire dont il était issu.

La guerre finie, Pierre Froment suivait la carrière qu'il avait choisie, et il entrait en mars 1919 à l'Ecole Nationale supérieure des Mines de Paris. Après y avoir terminé ses études, il venait en avril 1921 aux mines de Gourrières comme Ingénieur du fond. Il fut Ingénieur de la fosse n° 3, puis, en mars 1927, il fut nommé Ingénieur divisionnaire, avec la charge de diriger le groupe des fosses n° 3 et n° 4.

La confiance témoignée par la Compagnie en lui donnant ce commandement important était bien placée. Comme technicien, comme organisateur, il a fait faire de sérieux progrès à l'exploitation des fosses qu'il dirigeait. Comme chef, il a été un modèle de conscience professionnelle, ne ménageant pas sa peine, toujours au premier rang quand il y avait un travail pénible ou du danger, et tous ici se souviennent des circonstances dans lesquelles il fut blessé en août 1927, alors qu'il allait au secours de l'un de ses Ingénieurs.

Il avait ainsi le droit de demander beaucoup à ses subordonnés; mais il le faisait avec un sentiment très élevé de bonté et de justice, qui entraînait l'estime respectueuse, avec le désir de lui obéir.

Ce zèle, ce courage qui le portaient en tête de ses hommes, aussi bien dans le travail de la mine que pendant la guerre, chaque fois qu'il fallait accomplir une mission difficile ou dangereuse, devaient, hélas, lui être fatals. La mort l'avait frôlé à plusieurs reprises; elle devait le prendre un jour avec violence, et d'une manière terriblement soudaine, comme elle l'aurait pris sur un champ de bataille.

Pierre Froment honorait la profession qu'il avait choisie, celle des Ingénieurs, celle des Mineurs.

Ses chefs, de même que ses collègues et ses collaborateurs, le tenaient en grande estime et amitié. Il nous laisse le souvenir d'une vie exemplaire que nous ne pourrons oublier.

A ses quatre enfants, si jeunes encore, qu'il chérissait, qu'il élevait avec tant de soin et auxquels il consacrait ses loisirs, il laisse le souvenir d'une vie toute remplie d'honneur, d'esprit d'abnégation et de dévouement. Je m'incline respectueusement devant l'immense douleur de sa veuve, de ses enfants, de ses parents, en les assurant que nous garderons pieusement et fidèlement la mémoire de Pierre Froment.

Discours de M. Bailleul,
au nom du Groupe du Nord des Anciens Elèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris et au nom de toute la promotion de 1914

M. Waymel, Président et M. Dubernard, vice-président du Groupe du Nord des Anciens Elèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, étant empêchés, c'est à moi qu'incombe le triste devoir de dire un dernier adieu à la dépouille mortelle de notre Camarade Pierre Froment, au nom de l'Association, au nom de son Président M, Grosselin, de son secrétaire général M. Chapot et au nom de toute la promotion 1914.

Reçu à l'Ecole des Mines en juillet 1914, Pierre Froment s'apprêtait à partir en vacances quand éclata la guerre. Mobilisé dès le début, il fit vaillamment son devoir. Blessé deux fois, il fut l'objet de 3 citations à l'ordre du jour. Et, plus tard, la Croix de la Légion d'Honneur lui fut décernée en témoignage de sa bravoure.

Après l'armistice, Pierre Froment vint prendre sa place à l'Ecole. C'est là que j'ai pu le connaître et l'apprécier. A sa grande intelligence et à sa haute culture s'alliaient des qualités d'esprit et une éducation parfaite qui faisaient de lui un homme remarquable et un camarade toujours prêt à rendre service. Tous connaissaient sa grande franchise qui lui faisait toujours dire tout ce qu'il pensait. Mais aussi, tous ceux qui l'ont approché se plaisent à reconnaître qu'il avait un cœur excellent.

Nos études terminées, nous débutâmes ensemble à la Compagnie des Mines de Courrières; ses qualités de technicien et ses qualités morales lui valurent rapidement l'estime de ses chefs. Travailleur infatigable, il ne voulait prendre de repos qu'après avoir résolu, jusque dans leurs moindres détails, les problèmes qui se présentaient à lui. Combien de fois lui avons-nous entendu dire que le corps devait être maté pour que l'esprit fût plus lucide? Et tous ceux qui l'ont connu savent qu'il faisait de ce principe une règle de sa vie.

Il s'était fait une haute idée de son devoir et de son rôle d'Ingénieur. Toujours là où il fallait qu'il fût, il ne craignait pas d'exposer sa vie quand cela était nécessaire. Et il a fallu qu'il trouvât une mort affreuse dans l'accomplissement de sa tâche quotidienne.

Nous avons été frappés de stupeur à la nouvelle du terrible malheur qui s'abat sur sa femme et sur ses quatre petits enfants. Excellent père, époux tendre et dévoué, il ne vivait que pour sa famille. Hélas! il est parti trop tôt! Mais il laisse aux siens et à nous, ses camarades, de grands et multiples exemples dont nous garderons fidèlement le souvenir.

Nous nous inclinons respectueusement devant la douleur de la femme d'élite qui fut sa compagne et à qui échoit aujourd'hui la lourde tâche de continuer l'œuvre commencée. Qu'elle reçoive ici, ainsi que toute la fataille de notre regretté camarade, l'expression de notre affectueuse estime.

Et si, pour atténuer une aussi grande peine, il fallait une consolation, nous savons, nous qui fûmes ses camarades, où il faudrait la chercher. C'est dans la certitude que possédait le profond croyant qu'était Pierre Froment de retrouver un jour ceux qu'il a quittés trop tôt et qu'il a si tendrement aimés.

Discours de M. le Lieutenant-Colonel Monbailly,
Président de l'Union, des Officiers de réserve de l'Arrondissement de Béthune

Mesdames, Messieurs,

Devant le cercueil de notre Camarade Froment, vous avez entendu les voix autorisées de ses chefs dans l'industrie vous dire ses qualités et le vide que cause sa mort dans un milieu où il était très estimé.

Laissez à l'Officier de Réserve, représentant l'Union de l'Arrondissement de Béthune et la Fédération des Groupements d'officiers de réserve de la première région le temps de vous dire brièvement ce que fut notre Camarade au moment où la France attaquée fit de 1914 à 1918 appel à ses enfants pour défendre le sol national envahi.

Dieudonné-Louis-Pierre Froment, né le 8 février 1894 à Abbeville, venait d'être reçu en juillet 1914 au concours d'entrée de l'Ecole Supérieure des Mines de Paris. Fils du Colonel Froment, neveu de deux officiers dont l'un reçut les étoiles de général, petit-fils d'un contrôleur général de l'armée, il devait faire son devoir, tout son devoir, et il le fit modestement, mais brillamment.

Candidat élève officier de réserve, il acquit vite les galons de brigadier d'artillerie et c'est dans cette fonction que le 23 juin 1916 il fut blessé à la cuisse gauche par un éclat d'obus. Ses chefs voulant lui témoigner leur satisfaction pour sa belle conduite le proposèrent pour une récompense et le 3 juillet il fut souligné son courage sous la forme suivante :

« Brigadier plein d'entrain et de crânerie, a transmis à plusieurs reprises les ordres de son Capitaine sous un bombardement des plus violents. Blessé le 23 juin 1916 ».

Il devient sous-officier et en 1917, une deuxième citation souligne son courage sous la forme suivante :

« S'est montré dans la journée du 10 juin plein d'entrain et de sang-froid. Est allé à plusieurs reprises sous un bombardement violent porter des ordres ».

Un tel soldat devait passer officier et en décembre 1917, il était appelé, sur la proposition de ses chefs, comme Elève aspirant à l'Ecole d'artillerie de Fontainebleau.

Là encore il se fait remarquer, et le 1er avril 1918, il est nommé aspirant. Mais au lieu de revenir à son arme d'origine, il suit les cours de l'Ecole des chars d'assaut de Sézanne et c'est dans les chars, au 506e régiment, qu'il termine la guerre.

L'attaque du 18 juillet 1918 dirigée par le général Mangin avait exigé des moyens puissants et les chars de combat avaient leur large part dans l'offensive. Notre Camarade promu officier commandait une section. Le 19 juillet, au deuxième jour de l'attaque, il avait été si brave qu'une citation à l'armée, cette fois, enregistrait sa belle conduite :

Ordre de la 10e armée. — « Officier courageux et possédant au plus haut degré le sentiment du devoir militaire — a entraîné sa section de chars légers à l'attaque du 19 juillet 1918 en dépit des tirs précis de l'artillerie adverse. Son appareil étant momentanément hors de combat, est monté dans un autre char pour continuer à remplir sa mission. »

Son char étant embourbé dans la vase, il ne put l'en sortir, et 24 heures après l'attaque, on le retrouvait, épuisé, sans connaissance, dans son char.

Quelques jours après, le 24 juillet, il était une deuxième fois blessé.Beau soldat, bon citoyen, répondant avec tout son cœur et toutes ses forces à l'appel du pays. Brave entre les braves. Modèle de Français à citer aux jeunes générations.

La guerre terminée, le lieutenant Froment reprend ses études et à la sortie de l'Ecole supérieure des Mines, il devient un précieux collaborateur des chefs d'industrie qui l'occupent.

Inscrit au tableau de concours pour Chevalier de la Légion d'Honneur le 2 mai 1921, il reçut la juste récompense de ses brillants états de service avec la mention suivante : « Officier qui s'est fait remarquer par sa bravoure, son entrain et sa conscience. Trois citations, deux blessures ».

Notre Camarade faisait partie de nos Associations d'Officiers de Réserve. Il pensait avec nous qu'un officier qui doit commander à la troupe doit être suffisamment instruit dans ses fonctions éventuelles pour ne pas exposer inutilement la vie de ses hommes, et pour cela il suivait assidûment les exercices de nos Ecoles de perfectionnement.

Les officiers de réserve perdent un bon camarade, brave, plein d'entrain et consciencieux. Ils garderont de lui un souvenir fidèle et en leur nom j'adresse, mon cher Froment, à ceux que vous laissez et qui vous pleurent nos condoléances émues et au moment où notre drapeau, le vôtre, s'incline devant votre cercueil, je vous salue en vous disant : « Au revoir ».

M. Baudouin (EMP promotion 1907).