André GUENYVEAU (1782-1861)

Publié dans le LIVRE DU CENTENAIRE (Ecole Polytechnique), 1897, Gauthier-Villars et fils, TOME III, page 159

GUENYVEAU (André) (promotion de 1800 de Polytechnique), est né à Saumur, le 16 mars 1782, et est mort Inspecteur général en retraite le 3 janvier 1861. Il a été professeur de métallurgie à l'École des Mines de Paris, de 1822 à 1840, entre Hassenfratz et Le Play. Ce long enseignement n'a pas laissé beaucoup de traces.


Publié dans les ANNALES DES MINES, 1846, 4eme série tome 9, page 698 :

Par ordonnance du roi du 21 avril 1846, M. Guenyveau, inspecteur général adjoint du corps royal des mines, est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite.


Extrait de la Notice historique sur l'Ecole des Mines de Paris, L.Aguillon, 1889 :

Guenyveau, né à Saumur, le 16 mars 1782, mort inspecteur général des mines en retraite le 3 janvier 1861, avait constitué avec Beaunier la première promotion (1802), qui fit toutes ses études à Moutiers. Il y avait décelé, en même temps que Berthier, de la promotion précédente, des aptitudes remarquées pour la chimie, qui le firent appeler en 1806 au laboratoire de l'administration à Paris, pour y travailler sous Descotils. Guenyveau n'a laissé que quelques rares notes de chimie et de métallurgie dans le Journal des mines et les premiers volumes des Annales des mines. Il a publié en 1824 (1 vol. in-8) un précis assez sommaire sur les Principes généraux de métallurgie, et, en 1835 (1 vol. in-8), un mémoire sur de nouveaux procédés pour fabriquer la fonte et le fer en barres.

Il resta professeur à l'École, de 1822 à 1840, date à laquelle il fut remplacé par Le Play. Cet assez long enseignement de 18 ans ne paraît pas avoir laissé beaucoup de traces. Des légendes même se sont créées qui ne témoigneraient guère en faveur du cours professé par Guenyveau; tout le monde connaît notamment celle de l'ouvrier et de la tuyère. Nous n'aurions pas parlé de ces souvenirs si nous n'en retrouvions l'écho peu déguisé dans la notice que M. Lefébure de Fourcy a consacrée à Le Play (Annales des mines, juillet-août 1882).


Les mémoires de Boussingault, élève à l'Ecole des mineurs à partir de 1818, décrivent Gueyniveau comme suit :

"M. Gueyniveau, professeur de chimie et de métallurgie, était un curieux type. Il avait le bras droit plus court que le gauche. Son enseignement était correct, mais on voyait qu'il racontait à midi ce qu'il avait appris à 10 heures... Au fond c'était un excellent homme, spirituel, mais d'une grande timidité, pesant ses paroles, tant il craignait de se compromettre".


Guenyveau ne devait pas être un mauvais chimiste et métallurgiste malgré ses détracteurs. Dans sa biographie de de Gallois, de Bonnard note que :

" Guenyveau avait reconnu l'existence des minerais de fer dans le terrain houiller de Saint-Étienne, et l'avait signalée dans un rapport adressé au préfet du département de la Loire en 1809 ; mais ce fait était entièrement inconnu à M. de Gallois, et le rapport de M. Guenyveau, resté dans les cartons de la prefecture de Montbrison, n'avait pas produit les effets qu'on aurait pu en attendre. "