Roger René Louis MILLOT (1909-1973)


Roger Millot en janvier 1957

Fils d'Abel MILLOT, chef de district principal à la SNCF (mort le 23/12/1961), et de Renée RANVIER. Marié le 29/6/1933 à Hélène, fille de Henry LENGLIN. Père de Roger, Annie (ép. Willem HAMEL) et Marie-France (ép. Henri WILLEUMIER). Grand-père de Sophie MILLOT (née le 12/9/1960).

Ingénieur civil des mines de la promotion 1929 de l'Ecole des Mines de Paris. Ingénieur de l'Ecole de chauffe.

La vie et l'oeuvre de Roger Millot ont été traités dans la thèse de M.-H. Olivier : Roger Millot, 1909-1973, et l'avènement des classes moyennes, Université de Bourgogne, 1995, 2 vol., BDIC.

Commandeur de la Légion d'honneur (1969), Grand Officier de l'Ordre de Saint Grégoire le Grand (1953). Elu à l'Académie des Sciences morales et politiques le 29/5/1972 (fauteuil de Louis Armand)

Carrière professionnelle :

1933-1943 : chez Worms (qui l'envoie d'abord faire l'Ecole d'ingénieur de chauffage)
1943-1951 : inspecteur général des services sociaux de Pechelbronn
1951-1973 : société Kronberg, groupe Rhin et Rhône. Mis à disposition des Houillères de Bassin d'Auvergne (il préside la C.A. de 1950 à 1968), et des Houillères du Centre et du Midi (1969-1972).

Membre du Conseil Economique et Social (1957-1973).
Délégué général de la CGC à partir de 1950.


Revue des Ingénieurs, décembre 1956 :

Discours du Président FAYE qui cède à son successeur Roger MILLOT la présidence de l'Association des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris :

Mon cher Ami, si connus que soient les actes et les réussites par lesquels vous vous êtes rendus déjà célèbre, si vrai qu'il soit que vous appartenez à la catégorie de ceux qu'il est inutile de présenter, vous me permettrez de rappeler brièvement quelques-uns de vos titres.

Sur le plan professionnel, vous êtes Ingénieur-Conseil d'un important groupe alsacien, ce qui vous a permis de vous familiariser avec les problèmes du pétrole. Puis votre nomination à la Présidence du Conseil d'Administration des Houillères du Bassin d'Auvergne vous a classé dans les vedettes du monde des mineurs charbonniers et de celui des grands employeurs.

Dans le domaine social le sillon que vous avez creusé est encore plus profond. Successivement, dans les milieux étudiants vous avez été Président de la Fédération Française des Etudiants Catholiques, puis, dans les milieux des intellectuels, Président Fondateur de Pax Romana. A ce titre vous avez participé à de nombreuses missions à l'étranger et acquis une connaissance expérimentale des nombreux problèmes qui se posent aux Français de l'étranger, non moins qu'à la culture française.

Les circonstances de l'après-guerre vous ont amené à être le principal fondateur de la Confédération Générale des Cadres dont vous êtes actuellement le Délégué Général. A raison même du peu d'attirance que j'éprouve personnellement, je le confesse, pour le syndicalisme en général depuis qu'il tend à prendre une place excessive, à mon avis, dans notre activité économique nationale, j'apprécie au plus haut degré le service que vous avez rendu au Pays en contribuant à créer, et à animer dans le sens de la mesure et de la raison, une organisation pouvant donner accueil à tous les cadres qui, par penchant ou par besoin, veulent avoir une appartenance syndicale tout en se tenant à l'écart des souillures de la politique.

Puis, dans un ordre d'idées analogue, vous avez été Fondateur, en 1946, du Comité National des Classes moyennes dont vous êtes le Président constamment réélu depuis cette date.

Vous êtes donc à la tête de forces de masse qui jouent un rôle important dans la vie du Pays, responsabilité dont vous savez porter élégamment le poids.

Il n'est pas surprenant que tout cela vous ait conduit au Conseil Economique, et vous figurez dans le bureau de la 3me Assemblée constitutionnelle du Pays.

Je passerai sous silence bien d'autres fonctions dont l'énumération serait longue, ainsi que vos décorations. Que ceux qui, ne se contentant pas de regarder votre boutonnière, auraient une certaine curiosité, sachent simplement qu'il leur faudrait lire une pleine page pour les connaître toutes, et qu'ils trouveraient dans la liste la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.

Tous ces titres avec l'autorité et le lustre qu'ils vous confèrent, vous allez, avec votre gentillesse, votre gaieté, votre esprit de camaraderie déjà si souvent éprouvé, vous allez, mon cher Président, en donner le bénéfice moral à notre Association, comme vous l'aviez d'ailleurs déjà fait lors de vos précédents mandats de membre du Comité et de Vice-Président, poste où vous avez collaboré avec moi pendant une année. Le chemin de la Présidence était donc déjà largement tracé dans votre destin. N'êtes-vous pas en quelque sorte devenu un technicien de la Présidence ? [...] l'association des Anciens élèves du Collège d'Avallon et l'Ecole de Chauffe rationnelle [...].


Sur cette photo de 1957, on distingue de gauche à droite : Roger Millot, Edmond Friedel, Raymond Fischesser et René Alquier