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       |  |  N° 146 - Décembre 2021
 
                Du silence organisationnel à la colère  déontique : la prise de parole du whistleblower Par Philippe  JACQUINOT Maître de conférences, Université  Paris-Saclay
 et
 Arnaud  PELLISSIER-TANON
 Maître de conférences, Université Paris I  Panthéon-Sorbonne
   Le whistleblowing consiste en une prise de parole :  une personne affirme être témoin d’un manquement à l’une des règles en vigueur  dans son groupe social en le signalant à l’autorité de régulation compétente,  quitte à mécontenter les fautifs présumés. La littérature explique la décision  de lancer l’alerte par un calcul mettant en balance l’avantage de faire cesser  le anquement avec l’inconvénient de s’exposer en rompant l’éventuel silence  organisationnel. Mais elle relève aussi que le but du signalement est rarement  atteint et que le lanceur d’alerte fait souvent l’objet de représailles telles  que la placardisation, le harcèlement ou encore le licenciement. Le chercheur  se demande comment l’avantage prosocial de voir le manquement cesser ou  l’éventuel avantage personnel retiré de l’alerte peut l’emporter sur le risque  de dommages personnels aussi importants. Dans cet article, nous nous appuyons  sur l’analyse du récit de vie d’un lanceur d’alerte. Nous proposons de  mobiliser le concept de colère déontique forgé par le comportement  organisationnel en matière de justice. Nous analysons la prise de décision d’un  type possible de lanceur d’alerte, celui des personnes sensibles aux valeurs et  ayant une orientation prosociale : elles se décident à faire appel à  l’autorité supérieure sous l’impulsion de la colère déontique qui les anime  lorsqu’elles pensent être le témoin d’un manquement. Nous soulignons en  conclusion l’intérêt pour les recherches sur le whistleblowing de  s’intéresser à l’intelligence émotionnelle, et nous recommandons aux praticiens  de comprendre les motifs de la colère qui peut animer, à tort ou à raison,  certains de leurs collaborateurs.    Télécharger gratuitement l'article
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  N° 146 - December 2021
 From  organizational silence to deontological anger: When the whistle is blown   Philippe  Jacquinot, associate professor, Paris-Saclay University,
 &
 Arnaud  Pellissier-Tanon,
 associate professor, University of  Paris I Panthéon-Sorbonne.
   A whistleblower speaks up: he/she declares to have witnessed a  breach of a rule in effect in his social setting and signals it to the  competent regulatory authority, even at the risk of irritating the persons at  fault. The literature explains the decision to alert authorities as a  calculation that weighs the advantage of putting an end to the violation  against the disadvantage of risking exposure by eventually breaking silence in  the organization. It adds that the goal of alerting authorities is seldom  reached and whistleblowers are often subject to retaliation (harassment,  isolation or even dismissal). How can the advantage of seeing the violation  come to an end or of any eventual personal advantage resulting from the alert  outweigh the risk of major personal losses? This analysis of a biographical  account of a whistleblower proposes the concept of “deontological anger”, used  for organizational behavior in lawsuits. Decision-making by one possible type  of whistleblowers (those who, sensitive to values, have a prosocial  orientation) is analyzed, namely: persons whose decision to appeal to  authorities stems from an anger motivated by their sense of duty when they  think they have witnessed a violation. In conclusion, a few recommendations are  made: it would be worthwhile for research on whistleblowing to take account of  emotional intelligence; and practitioners should understand the motives of the  anger, justified or not, that moves certain employees to action.    Download full article
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