Jean Etienne GUETTARD (1715-1786)


Portrait de Guettard. (Photo collection ENSMP)

Né à Etampes le 22/9/1715 ; mort à Paris le 6/1/1786. Il descend d'une famille d'apothicaires et de botanistes.

Après avoir étudié la botanique avec Bernard de Jussieu, puis la minéralogie avec Réaumur (dont il fut conservateur du cabinet d'histoire naturelle), il étudie la médecine à partir de 1742 tout en étant adjoint botaniste à la Faculté des sciences à partir de 1743. Médecin personnel du duc d'Orléans à partir de 1747, il reçoit la garde du cabinet d'histoire naturelle du duc.

Il s'intéresse alors à la géologie et à la paléontologie ; il fait de nombreux voyages en France et dans beaucoup de pays européens. Il publie une esquisse de carte géologique en 1751, puis un atlas minéralogique de la France (les cartes minéralogiques ne s'intéressaient pas à l'ordre de superposition des couches), et a reconnu dès 1756 l'origine volcanique de certaines montagnes d'Auvergne (par la suite il entre en conflit avec Faujas de Saint-Fond qui se donne la paternité de la découverte du volcanisme d'Auvergne).

Il a aussi publié sur les fossiles de la Champagne, les minéraux des environs de Paris et du Dauphiné. Lavoisier travailla brièvement avec lui comme assistant lorsqu'il avait 23 ans (voir Description de deux mines de charbon de terre, situées au pied des montagnes de Voyes, l'une en Franche-Comté, l'autre en Alsace, avec quelques expériences sur le charbon qu'on en tire, 1777).

On doit à Guettard d'avoir démontré l'érosion fluviale. Il s'est également interessé à la fabrication de la porcelaine à partir du kaolin, et il est ainsi indirectement à l'origine de la création de la manufacture de Sèvres.


Publié dans le Notice Historique sur l'Ecole des Mines de Paris, Louis Aguillon, 1889

Ce fut sous le ministère Bertin, qui dura de 1764 à 1781, et sous ses auspices, que Guettard (né en 1715, mort en 1786, membre de l'Académie des sciences depuis 1743) entreprit sur le terrain, dès 1767, des reconnaissances dans le but de publier un atlas minéralogique de la France. En 1772, Lavoisier (V. Grimaux, Lavoisier) fit à Bertin des propositions pour la continuation et la publication de ce travail. Ce fut Monnet qui sut, en 1777, obtenir de Bertin cette autorisation et publia le travail.

On ne peut que regretter que Guettard, apparemment découragé et dégoûté par les procédés de Antoine-Grimald Monnet, ait renoncé à continuer ces études. L'intelligence avec laquelle il avait su entrevoir la continuité et la superposition, permettaient de bien augurer de leurs résultats (V. Dufrénoy et Elie de Beaumont, Explication de la carte géologique, Introduction).

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