Discours de M. Henri FAYOL

Prononcé le dimanche 7 juin 1925 à Paris, salle Hoche

MESSIEURS,

Je suis en ce moment, comme mon vieil ami Pourcel, sous le charme des paroles élogieuses, et je me laisserais facilement aller à prendre une trop haute opinion de moi-même, si je ne me souvenais de tous les concours que j'ai reçus et de la part prépondérante que mes collaborateurs ont eue dans la plupart des oeuvres dont on me fait aujourd'hui particulièrement honneur.

Pour être juste, il faudrait faire la part de la famille, de l'Ecole, de la camaraderie, des chefs qui guidèrent mes premiers pas, des savants qui me prodiguèrent leurs conseils, des partisans et des contradicteurs qui contribuèrent à l'éclosiou de mes idées..... ; cette pensée suffit à me défendre contre toute exagération d'amour-propre et à ranimer les sentiments d'affection et de reconnaissance que j'ai voués à tous ceux qui facilitèrent mes travaux.

Que de noms se pressent dans ma mémoire ! Je voudrais pouvoir les citer tous. Laissez-moi vous rappeler mon contemporain et ami Murgue, camarade modèle, qui présida notre « Amicale » pendant de longues années ; mon professeur Lan qui m'inspira un vif enthousiasme pour la métallurgie et qui, par une recommandation opportune adressée au directeur de Commentry à ma sortie de l'Ecole, fit de moi un mineur ; mon autre professeur Mallard, qui, vingt-deux ans après, amenait à Commentry les élèves de l'Ecole des mines de Paris pour leur montrer mes expériences géologiques. Vous avez entendu en quels termes M. Termier a rappelé cette visite : « Vous souvenez-vous ?..... me demande-t-il ? » Si je me souviens !... Au déjeuner, il y eut deux discours. Le jeune major Termier parla le second ; je restai ébloui. Et je ne me doutais pas que je venais de contribuer à déterminer une vocation qui ferait un jour le plus grand honneur à la géologie française. M. Termier vient de me l'apprendre ; je vous avoue que j'en éprouve une grande fierté.

M. Termier a rappelé que mes études géologiques groupaient alors autour de moi une pléiade de savants qui ont enrichi de jeurs magistrales publications la « Revue de l'Industrie minérale ».

Tout le personnel de la houillère s'intéressait à nos recherches e y participait ; aussi nos découvertes furont-t-elles cent fois plus nombreuses et plus importantes que celles que j'aurais pu faire seul.

La « Revue de l'Industrie minérale » accueillit libéralement nos travaux et leur fit une place magnifique. Il m'est très doux d'associer dans un même sentiment de gratitude M. Gruner, le président actuel de la « Revue », à son père qui en fut le fondateur. J'ai eu la bonne fortune de recevoir les conseils de M. Gruner père au moment où j'allais entrer à l'Ecole de Saint-Etienne et où il allait, au grand regret de tous, la quitter. Il aimait cette Ecole qu'il avait longtemps dirigée. Il y était admiré, aimé, vénéré. Toutes les générations qu'il avait formées n'ont cessé de rappeler son souvenir avec affection.

Cette affection mutuelle des maîtres et des élèves n'est-elle pas, mes chers camarades, un caractère constant de notre Ecole ?

Mon entrée dans la Société de Commentry-Fourchambault m'avait ouvert le plus magnifique champ d'éludés et d'expériences que l'on puisse rêver. Mes préoccupations furent d'abord, surtout techniques ; puis à la fois techniques, commerciales et administratives ; puis, à la fin, et pendant plus de trente ans. presque exclusivement administratives. Je pense que c'est surtout cette dernière période de mon action que la Société de Commentry-Fourchambault a voulu rappeler en fondant le prix qui sera attribué par la « Société de l'Industrie minérale » au meilleur ouvrage sur mes divers travaux et en particulier sur les questions d'administration industrielle et générale. En favorisant ainsi la continuation d'études que je crois appelées à rendre d'immenses services à toutes sortes d'entreprises, la Société de Commentry-Fourchambault-Decazeville est allée au-devant de l'un de mes plus chers désirs. Je ne saurais assez l'en remercier en la personne de M. Georges Picot, président, et des membres du Conseil d'administration.

Les félicitations et les encouragements qui viennent de m'être prodigués sont extrêmement précieux pour l'oeuvre de propagande que je poursuis ; j'en suis très touché et très reconnaissant.

Il m'est aussi extrêmement agréable de voir ici de nombreux amis de la doctrine administrative, parmi lesquels je suis heureux de compter l'un des plus fervents disciples de Taylor, M. de Fréminville.

Maintenant, mes chers Camarades, laissez-moi vous remercier de tout mon coeur, de cette belle fête qui récompense si magnifiquement ce que vous avez bien voulu considérer comme une carrière bien remplie ; laissez-moi remercier particulièrement ceux qui en ont été les initiateurs et les organisateurs ; notre président Radisson, le Conseil d'administration de notre Société amicale, et son dévoué secrétaire Henri Verney, qui a pris la peine de scruter mon passé pour en tirer tout ce qui pouvait me faire le plus d'honneur.

Et demain, avec le souvenir de votre chaude sympathie et l'appui moral de tous les hommes éminents qui nous entourent, je reprendrai mes travaux et poursuivrai inlassablement avec mes amis du Centre d'Etudes administratives l'application de la méthode dont M. Georges Picot et Termier ont rappelé les excellents effets. Puisse cette méthode recevoir bientôt les heureuses applications dont elle est susceptible dans toutes les entreprises et en particulier dans la plus grande de toutes : l'Etat

Discours de M. RADISSON
Président de la Société amicale

MESSIEURS,

Je tiens à ce que mes premières paroles soient pour remercier tous ceux qui ont bien voulu se joindre à nous pour fêter les anniversaires de nos camarades Fayol et Pourcel. Nous avions espéré avoir à cette table M. le ministre des travaux publics, M. Durafour, ministre du travail et de l'hygiène, et M. le ministre de l'intérieur, père de notre camarade Mme Kahn-Schrameck, que nous avons le plaisir d'avoir parmi nous, et qui eussent été désireux de nous donner ce témoignage de l'intérêt qu'ils portent à l'Ecole des mines de Saint-Etienne. Mais des obligations officielles les retiennent aujourd'hui, et ils nous ont exprimé aimablement leurs regrets de ne pouvoir être des nôtres. Du moins ai-je le plaisir de saluer ici M. Guillaume, directeur des mines au ministère des travaux publics, qui a bien voulu nous donner cette nouvelle preuve de l'intérêt si éclairé qu'il porte aux grandes écoles d'ingénieurs dépendant du ministère des travaux publics, et dont nous lui sommes particulièrement reconnaissants.

Je n'entreprendrai pas d'ailleurs de remercier individuellement les nombreuses personnalités qui se pressent autour de cette table ; ma tâche serait trop longue et je craindrais d'en oublier. Qu'il me suffise d'adresser nos remerciements aux représentants des groupements industriels et scientifiques qui ont répondu en si grand nombre à notre invitation, et en premier lieu au Comité central des houillères de France et au Comité des forges de France, dont vous connaissez la sollicitude éclairée et généreuse envers les écoles d'ingénieurs qui préparent les cadres de nos grandes industries nationales.

Et, puisque je suis amené à parler de nos collègues des grandes écoles, combien m'est-il agréable de sentir les directeurs de ces écoles et les représentants de leurs Sociétés amicales groupés aujourd'hui autour de nous dans une atmosphère de sympathie et de franche cordialité dont nous apprécions tout le prix.

Je ne saurais oublier davantage la Société de l'industrie minérale, ni le Conseil de l'Ecole de Saint-Etienne, qui sont l'une et l'autre présidés avec la même autorité par M. Gruner, que je remercie doublement d'être aujourd'hui parmi nous à ce double titre.

La Société des ingénieurs civils, dont le Président a dû s'excuser, est représentée par M. Cuvelette, que je suis heureux de saluer parmi nous.

Enfin, la Presse a répondu en très grand nombre à notre invitation et je me fais un plaisir de saluer ici les représentants de tous les journaux scientifiques et techniques et de la plupart des grands quotidiens.

La liste de ceux qui se sont excusés de ne pouvoir être des nôtres serait presque aussi longue et il me serait impossible de lire toutes les lettres que j'ai reçues, exprimant des regrets en termes aussi aimables que délicats. Je citerai seulement, au hasard, un grand nombre de députés et de sénateurs de la Loire, retenus par d'autres engagements : MM. Peycclon, directeur des journaux officiels ; Tissier, chef de section au Conseil d'Etat ; Darcy, président honoraire du Comité des houillères ; François de Wendel, président du Comité des forges de France ; Mesnasger, président de la Société d'encouragement à l'industrie nationale ; Termier, en ce moment au Maroc ; Friedel, ancien directeur de l'Ecole ; Chesneau, directeur de l'Ecole des mines de Paris ; général Debeney, général de Pouydraguin, général Dufieux. commandant l'Ecole supérieure de guerre ; de nombreux étrangers tels que MM. Lloyd,secrétaire de l'Iron and Steel Institute, Hock, président de la Société des ingénieurs de Liège ; Devèze, ancien ministre de Belgique ; général Giron, de Wuyst, Vandersmissen, Legrand, directeurs aux ministères de la guerre et de l'agriculture belges ; Dimitriu, vice-président du Sénat roumain, et tant d'autres que je suis obligé de passer sous silence.

Un tel empressement est des plus flatteur pour l'Ecole des mines de Saint-Etienne et la Société amicale de ses anciens élèves est heureuse de se voir entourée de tant de sympathies le jour, où par exception, elle transporte ses assises à Paris.

Dans nos lointaines montagnes du Forez, nous ne sommes guère habitués en effet, au faste des réunions parisiennes et c'est dans le silence et le recueillement que nous poursuivons notre mission d'éducation et d'instruction de nos jeunes camarades. Celles-ci sont heureusement facilitées, à défaut des pompes officielles, par l'éloignement même de notre vieille Ecole et par sa situation dans un bassin qui a vu naître les industries de la mine et de la métallurgie, et où ces dernières poursuivent leur développement au milieu de difficultés inconnues ailleurs et bien faites pour apprendre à de futurs ingénieurs ce que doit être la lutte contre les éléments de la nature.

Waldeck-Rousseau avait donc raison de dire en 1901, au cours d'un voyage qu'il faisait dans la Loire, que l'Ecole des mines de Saint-Etienne constituait « un trop rare exemple de décentralisation ».

Je n'oublie pas d'ailleurs que le concours d'amitiés qui nous entoure en ce moment est dû pour une très large part à la haute estime dans laquelle sont tenus nos camarades Fayol et Pourcel.

La manifestation d'aujourd'hui est plus éloquente à ce sujet que ne sauraient l'être mes paroles. Aussi n'entreprendrai-je pas de vous parler de la carrière et des travaux de ces deux ingénieurs. Je laisse ce soin à des voix plus qualifiées que la mienne, d'autant plus que vous avez tous reçu les brochures que nous avons fait éditer à cette intention et qui résument en quelques pages ce qu'ont été et ce que sont Fayol et Pourcel.

Qu'il me soit cependant permis, mon cher Président d'honneur, de renouveler ici les remerciements que je vous ai déjà adressés ce matin dans l'intimité de notre Assemblée générale, pour le beau geste par lequel vous avez tenu à associer à la cérémonie d'aujourd'hui, non seulement tous nos camarades de l'Ecole, mais encore tous ceux des générations futures. La fondation annuelle de 2 5oo francs, qui portera désormais votre nom, constitue un bel exemple de généreuse solidarité.

Et, pour qu'il reste de cette fête un souvenir matériel et durable, permettez-moi de vous offrir cette médaille que la Société amicale a fait frapper à votre intention et où vos camarades et vos amis retrouveront vos traits avec toute la finesse et la vivacité de leur expression, grâce au talent de l'artiste si pénétrant et si consciencieux qu'est le maître Legastelois, que je me fais un plaisir de féliciter et de remercier ici-même. Quant au revers, il n'est, comme vous le voyez, que sobriété et simplicité : quelques titres, quelques dates. Il nous a semblé que c'était la meilleure manière de symboliser votre carrière d'une unité, d'une homogénéité, d'une continuité si remarquables, et que nous ne pouvions plus éloquemment résumer une vie qui à elle seule en contient trois : celle du géologue, dont les travaux restent classiques et font autorité ; celle du directeur, qui a si brillamment conduit à la prospérité une entreprise chancelante au début ; celle enfin du penseur, qui a su mettre en formules définitives les préceptes d'administration des affaires.

Et vous, mon cher Monsieur Pourcel, veuillez bien accepter de la part de vos camarades, cette autre médaille où vos traits sont reproduits d'une façon non moins heureuse, mais au revers de laquelle le graveur, livré davantage à son inspiration, a pu réaliser un délicat tableau du plus bel effet artistique, où la Science entr'ouvrant le livre de ses inspirations dévoile à l'humanité le résultat de ses recherches.

Ce fut, en effet, au cours de votre longue et si féconde carrière, votre seule préoccupation que de faire profiter la métallurgie tout entière, avec le désintéressement le plus complet, de vos inventions et de vos recherches scientifiques. Et quels progrès n'a pas fait, grâce à vous, la métallurgie du fer et de l'acier, dont les opérations les plus courantes nous paraissent aujourd'hui si simples pour ne pas dire si évidentes, alors qu'à l'époque de Terrenoire elles étaient ou totalement inconnues, ou régies par l'empirisme le moins scientifique.

Puissent ces médailles exprimer, comme nous le désirons, aux doyens que nous fêtons aujourd'hui, la reconnaissance des générations d'ingénieurs qui ont profité de leurs travaux et de leurs découvertes et bénéficié du fruit de leur génie.

Et maintenant il ne me reste plus qu'à vous remercier encore une fois d'avoir mis un empressement aussi aimable à répondre à notre invitation, et à vous proposer de lever nos verres en l'honneur de nos camarades Fayol et Pourcel et de tous nos invités.

Adresse de M. Pierre TERMIER
Membre de l'Institut

Cette adresse a été lue par M. Riollot, que M. Termier, en voyage, avait bien voulu en charger.

Il n'eût vraiment pas été juste, mon cher monsieur Henri Fayol, que dans cette fête de famille où vos amis célèbrent votre admirable carrière, il ne se fût pas trouvé un homme de science pour dire, en quelques mots, ce que vous doit la géologie. On m'a demandé de jouer ce rôle ; et, bien que je dusse être privé de l'honneur et du plaisir d'assister à votre triomphe et d'y prendre la parole, j'ai accepté la mission de vous adresser, par écrit, l'hommage discret d'un géologue, au géologue très perspicace et très hardi que vous avez été.

Vous souvenez-vous des circonstances de notre première rencontre ? Rien n'a pu me les faire oublier. Un beau jour du printemps de 1882, l'Ecole des mines de Paris, conduite en excursion géologique par ses maîtres Mallard et de Chancourtois, visite la houillère de Commentry, dont vous êtes le directeur et que vous étudiez patiemment, méthodiquement, scientifiquement, depuis plus de vingt années. Je fais partie de la caravane scolaire, en qualité d'élève-ingénieur. Vous nous montrez des tranchées larges et profondes, où les couches de houille apparaissent, avec tous les détails de leur sédimentation, merveilleusement observables. Vous nous exposez la théorie nouvelle que vous venez d'ébaucher et qui a déjà fait, de votre part, l'objet de plusieurs communications au monde savant, la théorie de la formation du gisement houiller par des deltas torrentiels qui envahissent peu à peu un lac de grande profondeur. Vous répétez devant nous de curieuses expériences sur le flottage des débris végétaux et leur dépôt dans le bassin où, pêle-mêle avec du sable et de la vase, un courant d'eau les entraîne. Mallard est très ébranlé. De Chancourtois, plus sceptique, résiste davantage et présente des objections, auxquelles vous répondez, souvent victorieusement. Autour de vous, un cercle d'élèves, où je suis, regarde et écoute avec une attention passionnée. Je me suis demandé bien des fois si cette heure n'avait pas décidé de ma carrière. Sans doute, avant elle,j'aimais déjà la géologie; mais je n'en avais qu'une idée bien imparfaite et un peu étrange. A voir de près les phénomènes géologiques et à vous entendre les expliquer, j'ai eu à cet instant la révélation de tout un monde de connaissances et de la méthode suivant laquelle il faut l'explorer ; et tout de suite, ce monde m'est apparu comme ma vraie patrie. En même temps, je me suis senti vivement attiré vers l'Ecole des mines de Saint-Etienne, bien ignorée de moi jusque-là, vers cette Ecole d'où sortaient des élèves comme Cyrille Grand'Eury et Henri Fayol. Vous savez la suite. Trois années après, j'étais professeur de géologie à l'Ecole des mines de Saint-Etienne. J'y suis restée neuf ans ; je l'ai beaucoup aimée ; j'ai eu, à la quitter une très grande peine, et mon affection pour elle n'a point été diminuée par celle que j'ai vouée à sa soeur parisienne.

Aussi est-ce avec un profond sentiment, un sentiment où se rencontrent la gratitude, l'admiration, l'amitié, que je vous salue aujourd'hui, au nom des géologues, au nom de la géologie. Vous nous avez appris beaucoup de choses ; vous nous avez appris à regarder, à observer, à expérimenter, à discuter; et je ne sais ce que nous devons le plus admirer dans votre oeuvre géologique : les découvertes, ou la méthode qui a permis les découvertes ; l'ingéniosité qui fait jaillir les idées et les théories, ou la critique impitoyable à laquelle vous les soumettez. Vous avez su, dès l'époque lointaine dont je vous parlais tout à l'heure, grouper autour de vous de nombreux et savants naturalistes, leur communiquer votre ardeur pour la recherche et votre respect pour la méthode. De là est sortie la magnifique étude sur le bassin houiller de Commentry, publiée de 1886 à 1898, qui restera le modèle des monographies géologiques et qui a contribué, plus qu'aucun ouvrage, à nous faire connaître les temps carbonifères et les conditions dans lesquelles s'est formée la houille. Certes, tout n'est pas éclairci et, sur ce vaste et mystérieux domaine, d'épaisses ténèbres pèsent encore. Mais combien, grâce à vous, se sont rétrécies les régions obscures ! et comme la lumière est éclatante, sur certains points qni, avant vous, étaient dans l'ombre ! Quel que soit le sort définitif de telle ou telle de vos conclusions théoriques, votre oeuvre de science vivra, classique désormais ; et le nom d'Henri Fayol demeurera familier aux géologues et aux étudiants en géologie, tout autant qu'aux ingénieurs des mines, aux hommes d'affaires et aux citoyens que passionne l'organisation, la meilleure organisation de la cité. L'on s'étonnera - comme je m'étonne - que ce soit la même intelligence qui ait jeté de telles clartés sur le passé, fabuleusement lointain de la planète, et sur l'avenir des sociétés humaines. Pour moi, qui regarde vers le passé beaucoup plus que vers l'avenir, c'est au nom du passé que je vous salue, que je vous remercie, que j'applaudis au triomphe par lequel notre chère Ecole de Saint-Etienne vous récompense aujourd'hui.